Le Pape aux religieuses: être attentif, se laisser surprendre par les périphéries
Le Chapitre, qui représente dans chaque famille religieuse un moment fondamental dans le parcours de sa vie, signifie rencontre, dialogue, responsabilité, communion évangélique. «Cela ne veut pas dire bavarder», leur a déclaré François en préambule, tout en rappelant le modèle de saint Joseph, ancré dans la spiritualité du fondateur des Filles de Notre Dame du Jardin, saint Antoine Marie Gianelli (1789-1846) –tantôt nommé «le saint de fer». «Mais il était très humain, non? Le fer est pour la sainteté, mais c'était une personne très douce, ne vous méprenez pas sur cette qualification», a précisé le Pape.
"Tant dans la prédication que dans les œuvres"
Ce saint italien, évêque de Bobbio (Émilie-Romagne), apôtre de l'Évangile du travail, était selon François un travailleur zélé dans le champ du Seigneur, dévoué au service de la Parole de Dieu, tant dans la prédication que dans les œuvres. «Dans sa prédication, il témoignait et proclamait la foi en la providence de Dieu. Par ses œuvres de miséricorde, il a montré le chemin de la sainteté et a attiré les gens à le suivre, donnant l'exemple d'une charité concrète et attentionnée envers les plus petits et les marginaux de la société», a-t-il développé devant les trente-trois religieuses présentes.
Le Saint-Père est ensuite revenu sur le thème choisi pour ce Chapitre général: «Attentives au monde, le cœur en Dieu», traduisant bien l'inspiration gianellienne de prendre soin, de devenir le prochain, de faire le bien, enracinée dans la vie consacrée au Seigneur. Le Pape a souhaité rappelé cette tension: être en Dieu mais aller aux périphéries, toujours aux périphéries les plus nécessiteuses.
Une culture contemporaine "du miroir"
François a ensuite fustigé la culture de l’autoréférentialité contemporaine, assimilée à «du maquillage», à une culture du miroir, «un peu égoïste, qui nous conduit à l'indifférence, au désintérêt pour les autres, au détournement de regard, qui bouleverse l'ordre des relations humaines et ouvre sur les nombreux raccourcis de l'esclavage, de l'injustice, de l'exploitation, qui portent atteinte à la dignité des personnes».
Vous qui travaillez dans la vie, vous savez combien il y a aujourd'hui d'exploitation dans la culture des jeunes, des enfants, y compris le travail des enfants, des femmes exploitées, même des personnes âgées: une façon de les exploiter est de les laisser de côté. Une façon de les exploiter est de les laisser de côté. «Et contre cette culture, il y a votre institut, qui peut aller partout avec la charité», a affirmé le Pape, remerciant les religieuses pour leur présence dans de nombreuses situations de souffrance et de pauvreté sur les cinq continents.
Être attentif au monde, se laisser surprendre
«Avec ces racines, avec cette solidité intérieure, vous pouvez sortir dans les rues du monde et vous pouvez vous rendre, comme vous le proposez, "attentifs au monde"», a-t-il poursuivi.
Être attentif au monde -au sens évangélique du terme- c'est savoir être surpris, c'est être ouvert pour saisir les semences du royaume de Dieu présentes dans la réalité, parce qu'il sait que l'Esprit Saint est toujours à l'œuvre et qu'il agit librement et souvent de manière surprenante, a estimé le Pape, ajoutant: «Attentif au monde est celui qui ne reste pas au balcon: c'est une des choses les plus laides, un chrétien qui est au balcon. Ne pas rester au balcon, ne pas observer avec détachement, mais s'approcher, se pencher, toucher avec la main. Le fait de toucher avec la main nous humanise».
En effet, chaque fois que nous approchons une personne avec charité, avec amour, nous lui rendons sa dignité, a enfin soutenu l’évêque de Rome.
La congrégation, d'abord appelée filles de Marie, ajoute à son nom le titre du jardin (orto en italien) en hommage à la Vierge vénérée dans la cathédrale di Nostra Signora dell'Orto de Chiavari dans la région italienne de Ligurie.
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