Pape: il n'y a pas d'œuvre plus génératrice que celle de l'éducation
Adriana Masotti – Cité du Vatican
Communion, participation et mission: ce sont là les trois indications que sainte Paola Frassinetti, fondatrice des Sœurs de sainte Dorothée, laisse à sa famille et à l'Église. C'est ce qu'a souligné le Pape François lorsqu'il a rencontré à midi, dans la salle du Consistoire, la supérieure de la Congrégation nouvellement renommée, Sr Maria da Conceiçao Marques Ribeiro, et les religieuses ayant participé au chapitre général, une expérience de synodalité, a dit le Pape, «un temps fort de fraternité, d'écoute, de dialogue et de discernement» sous la conduite de l'Esprit Saint.
En guise d’introduction, le Pape a mentionné le thème choisi par les sœurs pour ces derniers jours de travaux, «ils regagnèrent leur pays par un autre chemin» (Mt 2,12). Les mages empruntèrent certes un parcours alternatif, mais cela peut également signifier «une manière nouvelle de cheminer», explique François, comme les disciples d’Emmaüs qui après avoir rencontré le Seigneur rentrent transformer à Jérusalem. Ce n’était plus la route du crépuscule mais d’une nouvelle aube. Qu’il est beau de prendre un chemin différent lorsque c’est le Seigneur en personne qui nous indique la trajectoire et quand on le découvre dans un dialogue fraternel, s’exclame le Pape.
Cheminer ensemble, avec le Christ et dans l'Esprit constitue, selon lui, «l'essence de la vie religieuse chrétienne». Rappelant la riche tradition de synodalité propre aux Instituts de Vie Consacrée, le Pape ajoute qu’il est «toujours nécessaire de puiser à nouveau dans ces sources de participation fraternelle ; de ne pas s'enfermer dans des cercles étroits ; de ne pas se laisser guider par des intérêts personnels ou égoïstes. Mais nous devons toujours nous laisser guider par l'Esprit du Seigneur, avec docilité, en lui répétant avec confiance l'invocation: "Montre-nous le chemin à suivre tous ensemble"». Dans une digression, le Pape exhorte les religieuses à ne pas céder chemin faisant à la tentation des bavardages qui est à fuir comme la peste.
Évangéliser en éduquant
Trois mots viennent à l’esprit du Pape lorsqu’il pense à l’héritage de sainte Paola Frassinetti, la fondatrice de leur famille religieuse: le style de communion, de participation et de mission qui doit être placé au cœur de l'expérience de l'Église. D'elle, «nous pouvons apprendre la communion».
Comme d'autres saints fondateurs et fondatrices, elle a été fascinée «par l'unité des Douze autour de Jésus, par la communion qui a caractérisé la première communauté de Jérusalem». Et «en donnant vie à sa propre communauté [...], elle entendait reproduire ces modèles évangéliques, être d'un seul cœur et d'une seule âme, jouir de la présence du Seigneur».
Un élan à faire perdurer
En son temps, la fondatrice des Sœurs de sainte Dorothée s’est montré courageuse. «Se laissant troubler par les "cris", les manques, les urgences de son temps», elle a su donner vie dans l'Église «à une congrégation consacrée à l'éducation, impliquant de nombreuses personnes» ; elle qui pourtant n'avait pas été scolarisée. Elle a reçu le charisme «d'évangéliser en éduquant et d'éduquer en évangélisant». Or pour le Pape François, il n'y a pas d'œuvre «plus génératrice que celle de l'éducation». Présentes sur 4 continents, les religieuses ont un rôle à jouer: «Votre charisme et votre mission sont toujours pertinents, mais je dirais particulièrement aujourd'hui, dans un contexte culturel et social qui exige un nouveau "pacte éducatif". En effet, "jamais auparavant il n'a été aussi nécessaire d'unir les efforts dans une vaste alliance éducative pour former des personnes mûres, capables de surmonter les fragmentations et les oppositions et de reconstruire le tissu des relations pour une humanité plus fraternelle" (Pacte éducatif global, 12 septembre 2019) ».
Ce vendredi, le Pape a encouragé les religieuses à poursuivre leur chemin avec élan, à toujours se passionner pour une éducation inclusive, prête à l’écoute et au dialogue. Il les a exhortées, en ces temps marqués par la pandémie et la guerre, à s’engager encore pour que «chaque être humain puisse être l’artisan de son propre destin».
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