Audience: jeunes et anciens unis pour que s’épanouissent les bénédictions de Dieu
Xavier Sartre – Cité du Vatican
C’est d’abord une invitation que le Pape François lance: celle de redécouvrir le livre de Ruth et sa méditation sur l’amour et sa catéchèse sur la famille. Ce «joyau de la Bible» constitue «l’autre panneau du diptyque de l’amour nuptial» avec le Cantique des Cantiques, explique-t-il. Concernant l’extrait lu ce mercredi matin, qui revient sur les liens entre belle-mère et belle-fille, le Pape affirme que «l’inspiration de la foi peut ouvrir un horizon de témoignage qui va à l’encontre des préjugés les plus courants, un horizon précieux pour toute la communauté humaine».
Le livre de Ruth enseigne aussi une précieuse leçon sur l’alliance des générations: «là où la jeunesse s’avère capable de redonner de l’enthousiasme à l’âge mûr, la vieillesse s’avère capable de rouvrir l’avenir à la jeunesse blessée». Autrement dit, «dans certains cas, la tendance au pessimisme des personnes âgées doit être contrebalancée par la pression affectueuse des jeunes». C’est ce qui arrive entre Ruth et Noémie. La belle-mère incite sa belle-fille, veuve, à se remarier et à la quitter. Mais la jeune femme ne veut pas abandonner la mère de son défunt mari. Finalement Noémie encourage Ruth à trouver un nouveau mari en Israël. C'est là qu'elle épousera Booz, et deviendra la grand-mère du roi David.
Ouvrir des perspectives à la jeunesse
Noémie, précise François, «se convertit à l’engagement de se rendre disponible, avec amour, pour l’avenir d’une génération blessée par la perte et risquant l’abandon. Les fronts de la recomposition sont les mêmes que ceux qui, selon les probabilités établies par les préjugés du sens commun, devraient générer des fractures insurmontables. Au contraire, la foi et l’amour permettent de les surmonter».
Tout cela, poursuit le Pape, parce que «Ruth s'est obstinée à être fidèle à un lien exposé aux préjugés ethniques et religieux». Et de revenir sur cette figure «mythique», perçue comme «le diable» alors que la belle-mère est «la maman de ton mari, est la maman de ta femme», tempère le Saint-Père qui invite chacun à revoir ses rapports au sein de la famille pour que les personnes âgées puissent vivre leur vieillesse avec bonheur, et que les belles-mères soient attentives à ne pas médire, «parce que la langue est un des péchés les plus vilains».
«Si les jeunes s'ouvrent à la gratitude pour ce qu'ils ont reçu, conclut le Pape, et que les personnes âgées prennent l'initiative de relancer leur avenir, rien ne pourra empêcher l'épanouissement des bénédictions de Dieu parmi les peuples !» Et d’adresser une ultime recommandation, déjà formulée dans le passé: que les jeunes parlent avec les grands-parents et vice-versa. «Ce pont, on doit le rétablir fortement, il y a là un courant de salut, de bonheur».
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