François prie pour le retour de la paix au Cameroun
Vatican News
Cinq années de conflit au Cameroun, qui a opposé les régions séparatistes et les forces armées gouvernementales, ne laissent pas le Souverain pontife insensible. La guerre en Ukraine, a expliqué François en plusieurs occasions, ne doit pas faire oublier que d’autres situations de conflit dans le monde provoquent quotidiennement des victimes innocentes.
Ainsi, à l’occasion du pèlerinage national des évêques camerounais et de fidèles du pays, au sanctuaire marial de Marianberg (ouest du Cameroun), le Pape a lancé un appel pour le retour d’une «paix véritable et durable» au Cameroun.
Devenir apôtres de la réconciliation et de la paix
Mgr Abraham Boualo Kome, évêque du diocèse de Bafang, et président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, a célébré l'Eucharistie dimanche, avec l'archevêque de Bamenda, Mgr Andrew Nkea Fuanya, lequel a invité les fidèles catholiques du Cameroun à devenir des apôtres de justice et de paix pour que le pays retrouve la coexistence pacifique. Le pèlerinage, a dit l’évêque, n'a qu'un seul but : «Implorer l'intercession de la Sainte Vierge Marie pour la réconciliation et la paix au Cameroun».
S'exprimant plus tôt, avant la veillée de prière au sanctuaire de Marienberg, Mgr Kome avait déclaré que «le pèlerinage national et la veillée de prière pour la paix seraient l'expression de la solidarité de tous nos frères et sœurs envers les populations des régions troublées de notre pays qui souffrent de manière visible.»
Cinq ans de guerre que personne ne gagne
Il n'y a pratiquement pas de gros titres sur le conflit au Cameroun. En fait, plusieurs conflits se déroulent dans le pays. Selon crisisgroup.org, le Cameroun est en proie à deux conflits violents majeurs, mais il est également confronté à des tensions ethniques et politiques croissantes. Le plus important conflit entre le gouvernement et les séparatistes des régions de la minorité anglophone a commencé en 2017 et a fait plus de 6.000 morts. Il a déplacé 765 000 personnes, dont plus de 70 000 sont réfugiées au Nigeria. Selon l'ONU, 2,2 millions des quatre millions de personnes des régions anglophones ont besoin d'une aide humanitaire. Dans le même temps, environ 600 000 enfants ont été privés d'une scolarisation effective en raison du conflit.
Le pays est également confronté à une insurrection djihadiste revigorée, avec des attaques meurtrières dans la région du lac Tchad. La guerre contre le groupe islamiste radical Boko Haram, centrée sur l'Extrême-Nord, a tué plus de 3.000 Camerounais, déplacé environ 250 000 personnes et provoqué l'émergence de groupes d'autodéfense. Des affrontements ethniques naissants le long de la frontière avec le Tchad ont également déplacé des milliers de personnes. Ailleurs, et en particulier après l'élection présidentielle d'octobre 2018, le discours ethnique a accentué les tensions politiques.
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