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Audience: Malte, «laboratoire de paix» et foyer d’évangélisation

Comme le veut la tradition après chaque voyage apostolique, le Pape a consacré sa catéchèse à sa récente visite sur l’île de Malte, qui s’est déroulée les 2 et 3 avril dernier. Il a proposé une synthèse de ces deux journées, qui lui ont permis de constater l’humanité et la foi des Maltais, atouts de taille face au défi des migrations d’une part, et à l’exigence d’annoncer l’Évangile d’autre part.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Repoussé de deux années en raison de la pandémie de Covid-19, le voyage apostolique du Souverain Pontife à Malte a pu enfin avoir lieu, prenant un relief particulier dans le contexte de la guerre en Ukraine.

François a bien insisté sur les mots que l’on trouve dans le récit du naufrage de saint Paul et de ses compagnons sur les côtes maltaises, dans les Actes des Apôtres. Ils ont été accueillis par les insulaires «avec une rare humanité». Une expression qui résonne aujourd’hui comme une invitation, afin «que le monde devienne plus fraternel, plus vivable, et se sauve d’un "naufrage" qui nous menace tous», a souhaité François.

Le témoignage des petits

Malte est avant tout un lieu-clé du point de vue géographique, a poursuivi le Pape depuis la salle Paul VI. Par sa position, elle est un lieu «où se croisent peuples et cultures». Elle représente aussi «le droit et la force des "petits", des Nations petites mais riches d’histoire et de civilisation, qui incarnent la logique du respect et de la liberté, (…) de la convivialité des différences, opposée à la colonisation des puissants».

Le Saint-Père a fustigé l’influence économique, idéologique ou militaire exercée par certains. «Nous le voyons en ce moment avec la guerre», a-t-il regretté, pointant également «l’impuissance» de l’ONU face au conflit entre l’Ukraine et la Russie.


Une responsabilité face aux personnes migrantes

Malte est ensuite un lieu-clé concernant les migrations. Le Souverain Pontife a pu rencontrer des migrants au ventre d’accueil Jean XXIII. Une visite qui lui permet aujourd’hui de redire que «chaque migrant est unique (…) chaque migrant est une personne avec sa propre dignité, ses racines, sa culture». «N’oublions pas que l’Europe a été faite par les migrations», a ajouté le Pape. Ce phénomène «est un signe de notre temps» qui peut devenir source de conflit ou de paix. «Cela dépend de nous», a déclaré l’évêque de Rome. Celui-ci a également souligné que toute la nation maltaise, par son comportement, «est un laboratoire de paix». Elle peut continuer à l’être en maintenant vivantes les valeurs qui lui sont transmises par l’Évangile.

«La joie de l’Église est d’évangéliser»

Et c’est justement le troisième point rappelé ce mercredi par François: Malte «est un lieu-clé du point de vue de l’évangélisation», parce qu’elle a porté au monde entier le témoignage chrétien. «Comme si le passage de saint Paul avait laissé la mission dans l'ADN des Maltais !», a noté le Pape. Cependant, les habitants de l’archipel ne sont pas exemptés de risques. «Face au vent du sécularisme et de la culture globalisée», le temps est venu d’une «nouvelle évangélisation» à Malte, a insisté le Souverain Pontife, «afin que l’Évangile puisse jaillir avec la fraîcheur des origines et raviver son patrimoine de religiosité populaire».

Reprenant les mots qu’il avait plusieurs fois répétés samedi 2 avril depuis le sanctuaire de Ta’Pinu, sur l’île de Gozo, François a expliqué que «la joie de l’Église est d’évangéliser». «La vocation de l’Église est d’évangéliser», a-t-il complété, citant saint Paul VI. C’est la «définition la plus belle de l’Église» aux yeux de François.


Le Successeur de Pierre a enfin chaleureusement remercié les autorités maltaises, l’Église locale et la population pour leur accueil plein de déférence et de sympathie. Il a également mentionné le père Dionisio Mintoff, franciscain de 91 ans responsable du centre d’accueil pour migrants visité par le Pape, «un exemple de zèle apostolique et d’amour des migrants, dont on a aujourd’hui tant besoin», a fait remarquer François. Celui-ci a conclu sa catéchèse en invoquant le Seigneur, lui qui seul «fait grandir» ce que sèment ses enfants.  


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06 avril 2022, 11:31