Audience générale: la paix du Christ n'est jamais «une paix armée»
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
La paix qu’apporte ne Jésus n’est pas celle qu’attendait la foule de Jérusalem. Rameaux en mains, celle-ci acclame Jésus «comme un Messie puissant» qui laisse une paix glorieuse en les libérant des Romains.
Deux modalités différentes
«Mais Jésus ne s’est jamais présenté en ces termes», a souligné le Pape François ce mercredi depuis la salle Paul VI. Il apporte la paix «par la mansuétude (…) et la douceur symbolisées par ce petit âne que personne n’avait encore jamais monté», comme pour signifier que «la façon de faire de Dieu est différente de celle du monde».
«La paix que Jésus nous donne à Pâques n'est pas la paix qui suit les stratégies du monde», a poursuivi le Saint-Père. On «croit pouvoir l'obtenir par la force, la conquête et différentes formes d'imposition. Cette paix, en réalité, n'est qu'un intervalle entre les guerres, nous le savons bien». La paix du Seigneur quant à elle «suit le chemin de la douceur et de la croix : c'est se soucier des autres». Elle «n'est pas le fruit d'un compromis, mais elle naît du don de soi», a déclaré le Souverain Pontife.
Prendre «les armes de l’Évangile»
Le Pape a ensuite fait référence à la Légende du grand inquisiteur, récit contenu dans le roman de l’écrivain russe Dostoïevski Les Frères Karamazov, pour mettre en garde contre «la tentation d'une fausse paix, basée sur le pouvoir, qui conduit ensuite à la haine et à la trahison de Dieu». «Voilà le piège qui se répète dans l'histoire», a-t-il averti.
Le monde croit obtenir la paix en l’imposant par la violence, tandis que la paix de Jésus «ne domine pas les autres, elle n'est jamais une paix armée, jamais !». Elle «s’obtient par la croix : en prenant sur lui notre mal, notre péché et notre mort, il nous libère». Et François d’indiquer les «armes de l’Évangile» que sont «la prière, la tendresse, le pardon, et l’amour gratuit du prochain». Grâce à elles, on peut apporter au monde la paix de Dieu. «C’est pourquoi l’agression armée qui fait rage des jours-ci est un outrage à Dieu, une trahison blasphématoire du Seigneur de la Pâque», a dénoncé François dans une allusion à la guerre entre l’Ukraine et la Russie. «La guerre est toujours une action humaine pour conduire à l’idôlatrie du pouvoir» a-t-il ajouté.
Vivre un passage dans son cœur
Or le pouvoir du monde «ne laisse que destruction et mort», alors que la paix du Christ «construit l'histoire, à partir du cœur de chaque homme qui l'accueille».
«Le mot Pâques signifie «passage»», a enfin rappelé le Successeur de Pierre en cette veille de Triduum Pascal. La fête majeure des chrétiens est «pour nous cette année l’occasion bénie de passer du dieu mondain au Dieu chrétien», de la cupidité à la charité, d’une paix acquise par la force «à l'engagement de témoigner concrètement de la paix de Jésus». Pour vivre cette conversion, le Pape a proposé la prière suivante: «Mettons-nous devant le Crucifié, source de notre paix, et demandons-lui la paix du cœur et la paix dans le monde», .
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