François rend hommage au Pape Adrien VI

Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican 

C’est le parcours de l’un de ses lointains prédécesseurs que le Pape François a retracé ce jeudi 7 avril, à l’occasion du 500e anniversaire de son élection en tant que Souverain Pontife. Adrien VI, avant-dernier Pape du monde germanique, est enterré dans l’église du Collège Santa Maria dell’Anima, qui est la demeure des catholiques de langue allemande à Rome.

Adrian Florensz est né le 2 mars 1459 à Utrecht, qui faisait alors partie du Saint Empire romain germanique. Il reçoit une excellente éducation à l'université de Louvain ; il est précepteur du futur empereur Charles Quint puis, après avoir accompli d'importantes tâches ecclésiastiques et politiques, accède aux plus hautes fonctions et est créé cardinal en 1517. Élu comme évêque de Rome le 9. Janvier 1522, «il hésita d'abord, mais par sens du devoir, il finit par accepter», a rappelé François.

Un pontificat court et difficile

«Dans son court pontificat, qui n'a duré qu'un peu plus d'un an, il a cherché avant tout la réconciliation dans l'Église et dans le monde», a poursuivi le Saint-Père. «Il envoya donc le nonce Chieregati à la Diète de Nuremberg pour réconcilier Luther et ses partisans avec l'Église, et en demandant expressément le pardon des péchés des prélats de la Curie romaine».

«Dans le domaine politique, il s'efforce, en surmontant de nombreuses résistances, de parvenir à un accord entre les deux puissances voisines, le roi François Ier de France et l'empereur Charles V de Habsbourg, afin d'endiguer ensemble les visées conquérantes de plus en plus menaçantes de l'armée ottomane». Mais Adrien VI meurt prématurément, le 14 septembre 1523, n’ayant pu mener à bien aucun de ces projets. «Néanmoins, son témoignage de travailleur intrépide et infatigable pour la foi, la justice et la paix reste vivant dans la mémoire de l'Église», a relevé le Pape François.

Des prêtres miséricordieux

François a encouragé les prêtres germanophones «à grandir dans [leur] vocation de serviteurs du Christ», en suivant l’exemple d’Adrien VI, avec «joie et dévouement», et en promouvant «la concorde et de la réconciliation». Cela passe par l’administration du sacrement de pénitence, qui implique de «donner du temps pour entendre les confessions, et le faire bien, avec amour, avec sagesse, avec beaucoup de miséricorde». Le «devoir du confesseur est de pardonner, et pas de torturer», a ajouté le Pape. Ce ministère «implique aussi la prédication, la catéchèse, l'accompagnement spirituel ; et il requiert avant tout - comme toujours - le témoignage. Pour être un bon serviteur du pardon du Christ, le prêtre doit savoir pardonner aux autres ; il doit être miséricordieux dans ses relations, être un homme de paix, de communion», a conclu le Saint-Père, en invoquant l’aide de la Vierge Marie.

Situé dans le centre historique de Rome, près de la Place Navone, le Collège Santa Maria dell’Anima a été érigé canoniquement en 1406 avec la Bulle Piae postulatio du Pape Innocent VII.