Des civils devant des immeubles détruits de Marioupol, le 29 avril. Des civils devant des immeubles détruits de Marioupol, le 29 avril.  Éditorial

Les questions du Pape sur la paix

Lors du Regina Coeli, François pose la question de la volonté réelle d'arrêter l'escalade militaire et verbale pour arriver à une négociation.

Andrea Tornielli

«Je me demande si la paix est vraiment recherchée». Le pape François a choisi de présenter sous forme de questions les doutes qui saisissent beaucoup de monde et qui s'amplifient au fur et à mesure de l'escalade militaire dans la guerre en Ukraine. Une escalade militaire inquiétante dans un conflit de plus en plus dévastateur qui fait des ravages dans la population civile sans défense et qui s'accompagne d'une multiplication des menaces verbales, d'une diabolisation totale de l'adversaire et de simulations d'éventuelles attaques nucléaires.

La poursuite de la guerre d'agression perpétrée par l'armée russe contre l'Ukraine, la course au réarmement, l'absence d'initiatives fortes au niveau international, font que la pensée de ceux qui considèrent le conflit armé comme inévitable, le retour au passé et aux anciens «schémas» de guerre qu'ils espéraient dépassés, s'affirme de plus en plus. 

«Alors que nous assistons à une régression macabre de l'humanité, a déclaré le Pape, je me demande, avec tant de personnes angoissées, si nous cherchons vraiment la paix ; s'il y a la volonté d'éviter une escalade militaire et verbale continue ; si nous faisons tout pour que les armes se taisent». 

La difficulté de répondre aux questions de François par l'affirmative est assez évidente. «Nous voulons tous la paix», voilà la réponse des dirigeants du monde. Mais cette volonté exprimée en paroles - si tant est qu'elle le soit - ne se transforme pas en une détermination créative et une véritable volonté de négocier. Ils parlent de paix et continuent à appliquer ce que le Pape a appelé le «schéma de la guerre».

Il y a quelques jours, le cardinal Pietro Parolin, espérant une nouvelle conférence d'Helsinki, a déclaré : «L'examen de ce qui s'est passé au cours des dernières décennies doit nous convaincre de la nécessité de faire davantage confiance aux organismes internationaux et à leur construction, en essayant d'en faire davantage une 'maison commune', où chacun se sent représenté. En même temps, elle devrait nous convaincre de la nécessité de construire un nouveau système de relations internationales, qui ne soit plus fondé sur la dissuasion et la force militaire : c'est une priorité. Et c'est une priorité parce que, si nous ne réfléchissons pas à cela, si nous ne travaillons pas pour cela, nous sommes destinés à courir vers l'abîme de la guerre totale». 

C'est pourquoi le Successeur de Pierre a réitéré son appel en demandant que «nous ne cédions pas à la logique de la violence, à la spirale perverse des armes» et que nous prenions enfin la voie du dialogue et de la paix.

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01 mai 2022, 12:58