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Audience générale: «La vie sur Terre est une initiation, non un accomplissement»

Le Pape François a poursuivi ce mercredi 8 juin son cycle de catéchèses sur la vieillesse. S’appuyant sur l’exemple du pharisien Nicodème, il a médité sur l’une des missions des personnes âgées: nous enseigner le chemin vers le royaume de Dieu, en acceptant la finitude de notre vie sur Terre.

Claire Riobé - Cité du Vatican

L’audience générale de ce mercredi 8 juin nous invite à méditer sur la relation entre le Christ et le notable pharisien Nicodème. Dans le chapitre 3 de l’Évangile selon saint Jean, Jésus explique à Nicodème que quiconque veut voir le règne de Dieu doit «naître d’en haut». Nicodème, qui souhaite connaître le Christ et se rend en cachette auprès de lui, peine à comprendre cette nouvelle naissance, car lui-même est âgé, et arrive au terme de sa vie terrestre.

Renaître d’en haut, a expliqué François au cours de l’audience, ne consiste pas à «répéter notre venue au monde, en espérant qu'une nouvelle réincarnation nous rouvrira la possibilité d'une vie meilleure». Cette répétition viderait la vie de tout sens, l'effaçant comme s'il s'agissait d'une expérience ratée. La «naissance d'en-haut», qui nous permet d'entrer dans le royaume de Dieu, doit être comprise comme un passage à travers les eaux vers la terre promise, a considéré François.

Nicodème se méprend sur cette naissance, et pointe du doigt la vieillesse comme preuve évidente de son impossibilité. Comment peut-on imaginer un destin qui a la forme d'une naissance ?

Se défaire du mythe de l’éternelle jeunesse

Cette objection de Nicodème peut être renversée «à la lumière des paroles de Jésus, pour y découvrir une mission propre à la vieillesse», a indiqué le Saint-Père.

Les personnes en fin de vie, en effet, sont loin de cette obsession désespérée d’une chair incorruptible, et d’un mythe de l’éternelle jeunesse. Ce mythe nous fait attendre des solutions miracles de la médecine ou des cosmétiques. «Pourquoi la vieillesse est-elle dépréciée ? Parce qu'elle porte la preuve irréfutable qui récuse ce mythe, qui voudrait nous faire retourner dans le ventre de la mère, pour être éternellement jeunes de corps», a ainsi condamné le Souverain pontife.

Le Pape François a également pointé du doigt la technique, qui aujourd'hui « se laisse allécher par ce mythe à tous égards : en attendant de vaincre la mort, nous pouvons maintenir le corps en vie grâce aux médicaments et aux cosmétiques, qui ralentissent, cachent, annulent la vieillesse.»

Une «mission spirituelle et culturelle»

La vie dans la chair mortelle est pourtant «une très belle chose» et une chose inachevée, a poursuivi le Saint-Père. Cette vie sur Terre doit être vécue comme une initiation et non un accomplissement. C'est pourquoi, «la vieillesse ne devrait pas donner la nostalgie de notre naissance dans le temps, mais l’amour pour notre destinée finale», a-t-il souligné. La vieillesse et les personnes agées possèdent cette beauté unique: celle de nous faire cheminer vers l’Éternité. 

La vieillesse, a conclu le Successeur de Pierre, est donc un moment privilégié de la vie, qui nous libère de l'illusion technocratique d’une survie biologique et robotique. «Mais surtout, elle ouvre à la tendresse du sein créateur et générateur de Dieu. Que l'Esprit nous accorde la réouverture de cette mission spirituelle - et culturelle - de la vieillesse, qui nous réconcilie avec la naissance d'en-haut», a finalement demandé le Pape. 

Audience générale du 8 juin 2022

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08 juin 2022, 10:35