Audience générale: la vieillesse, un temps pour le service et la gratitude
Claire Riobé - Cité du Vatican
«La belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt (…). Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever» (Mc 1, 29-31). La guérison de la belle-mère de Simon nous révèle la fraglité du corps d’une personne âgée, a indiqué le Pape François. À cet âge de la vie, «la vigueur du corps faiblit et nous abandonne, même si notre cœur ne cesse de désirer», a-t-il exprimé. Il faut alors apprendre à purifier le désir : être patient, choisir ce que l'on demande au corps et à la vie.
Une responsabilité commune
Ce passage de l’Évangile offre un premier enseignement: Jésus ne se rend pas tout seul chez cette vieille femme malade, mais la visite accompagné de ses disciples. À son exemple, c’est toute la communauté chrétienne qui est responsable de prendre soin des personnes âgées, tant les parents et leurs enfants, que les amis de la famille, a demandé le Saint-Père: «La visite des personnes âgées doit se faire à plusieurs, ensemble et souvent», a-t-il appelé. «Jésus lui-même nous enseignera comment les aimer.»
Le Saint-Père a à cette occasion souligné l'importance cruciale du dialogue intergénérationnel. «Le dialogue entre jeunes et vieux, enfants et grands-parents est fondamental pour la société, il est fondamental pour l'Église, il est fondamental pour la santé de la vie. Là où il n'y a pas de dialogue entre jeunes et vieux, quelque chose manque et une génération sans passé, c'est-à-dire sans racines, grandit.»
Une gratitude à cultiver
La guérison de cette vieille femme relatée dans l’Évangile offre un second enseignement à l’Église. Une fois le Christ à ses côtés, la belle-mère de Pierre «se leva et se mit à les servir», indique le récit biblique. À son image, «Il est bon que les personnes âgées cultivent encore la responsabilité de servir, en surmontant la tentation de se mettre à l'écart», a exprimé François. Bien que cette gratitude du quotidien nous concerne tous, «ces anciens qui entretiennent la disposition pour la guérison, la consolation, l'intercession pour leurs frères et sœurs, sont peut-être le témoignage le plus grand de la pureté de cette gratitude qui accompagne la foi», a affirmé François.
Le Saint-Père a ainsi souligné que les personnes âgées seraient davantage encouragées à exercer le «précieux ministère de la gratitude» envers Dieu si, au lieu d'être rejetées et congédiées de la scène des événements qui marquent la vie de la communauté, elles étaient placées au centre de l'attention collective. «La gratitude des personnes âgées pour les dons reçus de Dieu dans leur vie (…) redonne à la communauté la joie du vivre ensemble», a-t-il expliqué.
La gratitude «n’est pas une affaire de femmes»
L'esprit d'intercession et de service, que Jésus prescrit à tous ses disciples, n'est pas simplement une affaire de femmes, a enfin relevé François au cours de l’audience générale. «Le service évangélique de la gratitude pour la tendresse de Dieu n'est en aucun cas inscrit dans la grammaire de l'homme maître et de la femme servante.»
Cela n'enlève rien cependant au fait que «les femmes, sur la gratitude et la tendresse de la foi, peuvent enseigner aux hommes des choses que les hommes ont plus de mal à comprendre», a considéré le Saint-Père. La belle-mère de Pierre, avant que les Apôtres n'arrivent, sur le chemin à la suite de Jésus, leur a aussi montré le chemin. Et la délicatesse particulière de Jésus, qui «lui a touché la main» et «s'est penché délicatement» sur elle, a mis en évidence la sensibilité spéciale à l’égards des faibles et des malades, que le Fils de Dieu avait certainement apprise de sa Mère.
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