Roaco: le Pape veut fortifier l’espérance des Églises du Moyen-Orient
La Roaco est fondamentalement synodale, a d’abord expliqué François dans son discours aux participants de la 95e assemblée plénière de la Réunion des Œuvres d’aides aux Églises orientales. «Lorsqu'un orchestre joue une œuvre importante, il doit, avant de commencer, accorder les instruments: ce n'est qu'à cette condition que l'exécution sera digne et révélera le talent des musiciens», a-t-il développé.
Ainsi, en mettant en place la symphonie de la charité, les membres de la Roaco sont invités à continuer «à rechercher l'accord et à fuir toutes les tentations d'isolement et de fermeture en eux-mêmes et dans leurs groupes, afin de rester ouverts à l'accueil de ces frères et sœurs à qui l'Esprit a suggéré d'initier des expériences de proximité et de service aux Églises orientales catholiques, dans la mère patrie comme dans les territoires de la soi-disant diaspora.»
Pour s’accorder, a continué François filant sa métaphore, il est essentiel de s’écouter les uns les autres. Précisément ce que font les chefs des Églises orientales en Syrie: «Dans le désert de pauvreté et de découragement causé par les onze années de guerre qui ont prostré la Syrie bien-aimée et tourmentée, vous avez pu découvrir en tant qu'Eglise que les sources pour faire refleurir les steppes et donner de l'eau aux assoiffés ne jailliront que si chacun d'entre vous sait abandonner une certaine auto-référentialité et écouter les autres pour identifier les vraies priorités.» Certes, des gouttes d’eau dans l’océan des besoins, mais «mais la goutte de l'Église ne peut pas manquer, alors que nous attendons toujours que la communauté internationale et les autorités locales n'éteignent pas la dernière flamme d'espoir pour ce peuple qui souffre».
Dix ans de Ecclesia in Medio Oriente
En septembre 2022, l’exhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente promulguée en 2012 par Benoît XVI, marquera son dixième anniversaire. Durant ces dix dernières années, le Moyen-Orient s’est considérablement transformé, a pointé François, faisant référence aux violences et guerre en Syrie, Irak et au Liban qui sombre dans l’abîme.
Il faut tout de même noter quelques lueurs d’espérance, comme la signature à Abu Dhabi du document sur la fraternité humaine. Par ailleurs, «il faudra vérifier sur le terrain les fruits du Synode pour le Moyen-Orient; entre-temps, il est nécessaire de trouver des outils actualisés et des moyens appropriés pour exprimer la proximité avec les Églises de la région».
Pour continuer au mieux leur mission, le Pape a invité les représentants des Églises orientales à garder en ligne de mire l’icône du bon Samaritain: «Vous l'avez fait et je sais que vous continuerez à le faire aussi pour le drame causé par le conflit qui, à partir du Tigré, a de nouveau blessé l'Éthiopie et en partie l'Érythrée voisine, et surtout pour la chère et tourmentée Ukraine.»
Avec la guerre en Ukraine, nous sommes revenus au drame de Caïn et Abel, «une violence qui détruit la vie s'est déchaînée, une violence luciférienne, diabolique, à laquelle nous, croyants, sommes appelés à réagir avec la force de la prière, avec l'aide concrète de la charité, avec tous les moyens chrétiens pour que les armes cèdent la place aux négociations».
Enfin, François a remercié les membres de la Roaco pour leur accueil des personnes réfugiées et pour leur contribution à porter la caresse de l’Église et du Pape hors des frontières. Dans cette période où la nourriture diminue et le fracas des armes augmente, «ne cessons donc pas de prier, de jeûner, d'aider, d'œuvrer pour que les chemins de la paix trouvent une place dans la jungle des conflits».
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