Messe de la Pentecôte: l'Esprit Saint, mémoire et moteur de la vie spirituelle
Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican
C’est dans une basilique Saint-Pierre remplie de fidèles que le doyen du Collège cardinalice a célébré ce dimanche la solennité de la Pentecôte qui clôt le temps pascal. Présent au cours de cette eucharistie, le Pape François a prononcé l’homélie. Le Saint-Père a commencé par souligner l’affirmation que Jésus fait dans la dernière phrase de l’Évangile proposé par la liturgie de ce jour: «L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit» (Jn 14, 26).
Dans cette parole du Christ, «qui nous donne de l’espérance et en même temps nous fait réfléchir», note le Pape, «on est frappé par ce ‘‘toute chose’’ et ce ‘‘tout’’; et nous nous demandons: dans quel sens l’Esprit donne-t-il cette compréhension nouvelle et complète à ceux qui le reçoivent?» L’action de l’Esprit n’est pas une question de quantité, mais une question de qualité, de perspective, a souligné François. «L’Esprit nous fait tout voir d’une manière nouvelle, selon le regard de Jésus». Pour le Successeur de Pierre, l’œuvre de l’Esprit se manifeste ainsi dans nos vies: «il nous enseigne par où commencer, quels chemins emprunter et comment marcher».
Par où commencer?
«L’Esprit nous montre le point de départ de la vie spirituelle. Quel est-il? », s’est interrogé François. La réponse est à trouver dans le premier verset de l’Évangile d’aujourd’hui, où Jésus dit: «Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements» (Jn 14,15). C’est la logique de l’Esprit, a souligné le Souverain Pontife. Contrairement à nous qui pensons que «l’amour découle essentiellement de notre observance, de nos compétences et de notre religiosité», l’Esprit nous rappelle que «sans amour à la base, tout le reste est vain». Et cet amour est son don. L’Esprit Saint «est le “moteur” de notre vie spirituelle», a rappelé François.
Mais souvent, a relevé le Pape, nous oublions cette place de l’Esprit dans notre vie en nous focalisons sur nos expériences négatives. L'Esprit prend le soin de nous le rappeler, car «il est la mémoire de Dieu», la «mémoire active, qui allume et ravive l’affection de Dieu dans le cœur». Face à la tentation de toujours rester boqué sur ce qui ne va pas, le Pape invite à écouter l’Esprit consolateur qui «guérit les souvenirs», nous apprend à ne pas effacer les mauvais souvenirs, «mais à les habiter de sa présence». L’Esprit opère cette guérison «en remettant ce qui compte en tête de liste: le souvenir de l’amour de Dieu, son regard sur nous», grâce auquel nous devenons capables de nous réconcilier avec le passé et de recommencer.
Quels chemins emprunter?
Après nous avoir montré le point de départ, l’Esprit «nous suggère le meilleur chemin à suivre», comme saint Paul l’explique dans la deuxième Lecture (Rm 8, 14) . Aussi est-il important «de savoir discerner sa voix de celle de l’esprit du mal», a affirmé François. Le mauvais esprit nous amène à user de notre liberté comme bon nous semble, pour ensuite nous culpabiliser, nous abattre, et nous faire sombrer dans la négativité. L’Esprit Saint nous corrige dans notre cheminement, ne nous laisse jamais à terre, nous réconforte et nous encourage toujours, déclare le Saint-Père. L’Esprit «nous invite à ne jamais perdre confiance et à toujours recommencer».
Le Pape François a souligné par ailleurs que le Saint-Esprit est concret, et non idéaliste: «il veut que nous nous concentrions sur l’ici et maintenant». Si l’esprit du mal nous distrait et nous projette dans un monde illusoire de fausses espérances, l’Esprit Saint «nous conduit à aimer ici et maintenant: non pas un monde idéal, une Église idéale, mais ce qui existe, à la lumière du soleil, dans la transparence, dans la simplicité».
Comment marcher?
Dans le troisième et dernier aspect de son enseignement, l’Esprit «enseigne à l’Église comment marcher», a souligné le Pape. C’est l’Esprit qui fait sortir les disciples pour qui'ils aillent annoncer Jésus. «A chaque époque, l’Esprit renverse nos schémas et nous ouvre à sa nouveauté», souligne François. «Il enseigne toujours à l’Église la nécessité vitale de sortir, la nécessité physiologique d’annoncer, de ne pas rester fermée sur elle-même». Le Saint-Père a conclu en invitant à rester attentif à l’Esprit qui seul rajeunit l’Eglise, «à nous mettre à l’école de l’Esprit Saint, afin qu’il nous enseigne tout»; enfin, à l’invoquer «chaque jour, pour qu’il nous rappelle de toujours partir du regard de Dieu sur nous, d’avancer dans nos choix en écoutant sa voix, de cheminer ensemble, en Église, dociles à lui et ouverts sur le monde».
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