Angélus: «l’évangélisation se fonde sur le témoignage de l’amour fraternel»
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Depuis la fenêtre des appartements pontificaux, François a tout d’abord indiqué que les disciples sont envoyés deux par deux, et non individuellement. «Partir en mission deux par deux, d'un point de vue pratique, semble présenter plus d'inconvénients que d'avantages. Il y a un risque que les deux ne s'entendent pas, qu'ils aient un rythme différent, que l'un se fatigue ou tombe malade en cours de route, obligeant l'autre à s'arrêter également. Lorsque l'on est seul, en revanche, il semble que le voyage soit plus rapide et plus facile» a fait remarquer le Pape, avant d’ajouter que «Jésus, cependant, n'est pas de cet avis : il n'envoie pas devant lui des solitaires, mais des disciples qui vont deux par deux».
Evangéliser par le témoignage de vie
Expliquant les raisons de ce choix du Seigneur, François indique que Jésus appelle ses disciples les «travailleurs»: ils sont appelés à travailler, c’est-à-dire à évangéliser le monde par leur comportement. Car c'est avant tout la vie même des disciples qui annonce l'Évangile: leur savoir-être ensemble, leur respect mutuel ou encore leur humilité et petitesse, refusant de prouver leur supériorité sur leurs frères.
Contre l'activisme personnel, l’exigence de fraternité
Poursuivant son exhortation, François a indiqué qu’«on peut élaborer des plans pastoraux parfaits, réaliser des projets bien ficelés, s'organiser jusque dans les moindres détails ; on peut convoquer des foules et disposer de nombreux moyens ; mais s'il n'y a pas de disponibilité pour la fraternité, la mission évangélique n'avance pas». Le Saint-Père a ainsi raconté l’histoire d’un missionnaire parti en Afrique avec un confrère. «Au bout d'un certain temps, cependant, il s'est séparé de lui et est resté dans un village où il a mené à bien une série d'activités de construction pour le bien de la communauté. Tout fonctionnait. Mais un jour, il a eu une secousse : il s'est rendu compte que sa vie était celle d'un bon entrepreneur, toujours au milieu des chantiers et de la paperasse ! Il a donc laissé la gestion à d'autres et a rejoint son confrère ».
Ce missionnaire, a expliqué le Pape, «comprend ainsi pourquoi le Seigneur a envoyé les disciples "deux par deux" : la mission évangélisatrice ne se fonde pas sur l'activisme personnel, c'est-à-dire sur le "faire", mais sur le témoignage de l'amour fraternel, même à travers les difficultés que comporte la vie en commun».
Savons-nous collaborer ?
Dans la suite de son exhortation, le Souverain pontife a invité les fidèles présents à s’interroger avec lui sur comment apportons-nous la bonne nouvelle de l'Évangile aux autres. «Le faisons-nous avec un esprit et un style fraternels, ou à la manière du monde, avec protagoniste, compétitivité et efficacité ?», a-t-il questionné. «Demandons-nous si nous avons la capacité de collaborer, si nous savons prendre des décisions ensemble, en respectant sincèrement ceux qui nous entourent et en tenant compte de leur point de vue».
En effet, c’est de cette manière que la vie du disciple permet de faire transparaître celle du Maître, en l'annonçant véritablement aux autres, a déclaré le Saint Père. François a conclu en priant la Vierge Marie, Mère de l'Église, afin qu’elle apprenne au monde à préparer le chemin du Seigneur par le témoignage de la fraternité.
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