François aux Congolais et aux Sud-Soudanais: «Ne vous laissez pas voler votre espérance»
Le Pape François s’est de nouveau adressé aux populations de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud. À la veille de la célébration d’une messe avec la communauté congolaise de Rome, et alors que le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a entamé un voyage dans les deux pays, le Saint-Père a réitéré son regret pour le report de son 37e voyage apostolique international dans un message vidéo publié samedi 2 juillet.
«Chers frères et sœurs de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud, bonjour! Comme vous le savez, j’aurais dû partir aujourd’hui pour un pèlerinage de paix et de réconciliation vers vos terres. Le Seigneur sait combien mon regret est grand d’avoir été contraint de reporter cette visite tant désirée et attendue».
«Je vous porte plus que jamais dans mon cœur»
«Mais ne perdons pas confiance et espérons nous retrouver au plus vite, dès que possible», a invité le Pape, rassurant les peuples congolais et sud-soudanais de sa proximité spirituelle et de son affection. «Je voudrais vous dire que je vous porte plus que jamais dans mon cœur, surtout en ces semaines. Je porte en moi, dans la prière, les souffrances que vous éprouvez depuis trop longtemps», a déclaré l’évêque de Rome.
Les souffrances que vivent ces deux peuples ne lui sont pas inconnues, a-t-il tenu de faire savoir dans son message. Les pensées du Pape vont à «la République démocratique du Congo, à l’exploitation, à la violence et à l’insécurité qu’elle endure, particulièrement dans l’Est du pays, où les affrontements armés se poursuivent, causant des souffrances innombrables et dramatiques, exacerbées par l’indifférence et la complaisance de beaucoup». François pense également «au Soudan du Sud, au cri de paix de son peuple qui, épuisé par la violence et la pauvreté, attend des faits concrets du processus de réconciliation nationale».
Le Saint-Père a réitéré son désir de s’impliquer personnellement dans le chemin de ces deux pays vers la paix véritable et la réconciliation. Au Soudan du Sud, cette implication du Pape ne sera pas solitaire, «mais dans un pèlerinage œcuménique avec ses deux chers frères: l’archevêque de Canterbury et le modérateur de l’Assemblée générale de l’Église d’Écosse», a-t-il souligné.
«Ne vous laissez pas voler votre espérance»
Cependant, malgré les souffrances, le successeur de Pierre invite les deux peuples à garder l’espérance: «Ne vous laissez pas voler l’espérance! Pensez, vous qui m’êtes si chers, combien plus vous êtes plus précieux et aimés aux yeux de Dieu, qui ne déçoit jamais ceux qui mettent en lui leur espérance!»
Pour François, les deux peuples, en particulier les responsables politiques, ont une grande mission: «celle de tourner la page pour ouvrir de nouvelles voies de réconciliation et de pardon, de coexistence sereine, de développement». Ils doivent assumer cette mission «en regardant ensemble vers l’avenir, vers les nombreux jeunes qui peuplent leur terres luxuriantes et blessées, les comblant de lumière et d’avenir». Pensant spécialement à ces jeunes qui «rêvent et méritent de voir ces rêves se réaliser, de voir des jours de paix», le Saint-Père a invité à «déposer les armes, vaincre les rancunes, écrire de nouvelles pages de fraternité».
«La consolation de Dieu viendra»
Le Souverain pontife a conclu son message avec des paroles de consolation: «Les larmes que vous versez sur la terre et les prières que vous élevez vers le Ciel ne sont pas inutiles. La consolation de Dieu viendra, parce qu’il a des pensées de paix et non de malheur». Aussi le Pape prie-t-il en faveur des Congolais et des Sud-Soudanais afin que, dans l’attente de les rencontrer, la paix du Seigneur descende sur eux. «Pendant que l’attente grandit de jour en jour de voir vos visages, de me sentir chez moi dans vos communautés chrétiennes vivantes, de vous embrasser tous de ma présence et de bénir vos terres, ma prière s’intensifie, tout comme l’affection que j’ai pour vous et pour vos peuples», leur a dit François, tout en les bénissant et en leur demandant de continuer de prier pour lui.
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