François: «Que L'Aquila soit une capitale de pardon, de paix et de réconciliation!»
Olivier Bonnel-Cité du Vatican
«Aujourd'hui, nous célébrons l'Eucharistie en un jour spécial pour cette ville et cette Église: le pardon céléstinien. Les reliques du saint pape Célestin V sont conservées ici» a rappelé le Pape François au début de son homélie prononcée devant la basilique de Collemagio de L'Aquila. «Cet homme semble réaliser pleinement ce que nous avons entendu dans la première lecture : "Plus tu es grand, plus tu t'humilies, et tu trouveras grâce auprès du Seigneur"» a t-il expliqué, rappelant que Celestin V n'était pas un homme du «non», qui a renoncé à sa charge pontificale, mais bien un homme du «oui».
«En effet, il n'y a pas d'autre moyen de réaliser la volonté de Dieu qu'en assumant la force des humbles». Cette «force des humbles» ne se retrouve pas dans les calculs et les stratégies mais dans le Seigneur a pousuivi le Pape, soulignant ainsi que renonçant à la logique du pouvoir, Celestin V fut «un témoin courageux de l'Évangile».
Comprendre la miséricorde en regardant notre misère
«On ne peut comprendre la miséricorde si on ne comprend pas notre propre misère» a expliqué François. «Si l'un d'entre nous pense pouvoir atteindre la miséricorde par un autre chemin que celui de sa propre misère, il a pris le mauvais chemin. C'est pourquoi il est important de comprendre sa propre réalité». Pendant des siècles, L'Aquila a su garder vivant le don du Pape Célestin V, «c'est le privilège de rappeler à tous qu'avec la miséricorde, et seulement avec elle, la vie de chaque homme et de chaque femme peut être vécue avec joie». Cette miséricorde «est l'expérience de se sentir accueilli, restauré, renforcé, guéri, encouragé» a rappelé François.
«Être pardonné, c'est vivre ici et maintenant ce qui se rapproche le plus de la résurrection. Pardonner, c'est passer de la mort à la vie, de l'expérience de l'angoisse et de la culpabilité à celle de la liberté et de la joie» a encore expliqué le Pape, invitant les fidèles à être «un temple du pardon». C'est en partant de sa propre misère et en regardant là, comment arriver au pardon, «que l'on trouvera toujours quelque chose de lumineux qui est le chemin pour aller vers le Seigneur».
Transformer la souffrance
Dans cette terre blessée par le séisme meurtrier de 2009, le Pape s'est adressé aux fidèles de L'Aquila en ces termes: «Chers frères et sœurs, vous avez beaucoup souffert du tremblement de terre, et en tant que peuple, vous essayez de vous relever et de vous remettre sur pied. Mais ceux qui ont souffert doivent être capables de faire de leur souffrance un trésor, doivent comprendre que dans l'obscurité qu'ils ont connue, ils ont également reçu le don de comprendre la douleur des autres». Quand on a tout perdu, il est possible de chérir le don de la miséricorde, a encore dit François.
«Chacun dans la vie, sans nécessairement vivre un tremblement de terre, peut, pour ainsi dire, vivre un "tremblement de l'âme", qui le met en contact avec sa propre fragilité, ses propres limites» a poursuivi le Souverain pontife. «Dans de telles circonstances, on peut se laisser enrager par la vie, ou on peut apprendre la douceur. L'humilité et la douceur sont donc les caractéristiques de celui qui a pour tâche de garder et de témoigner de la miséricorde».
L'Aquila, capitale du pardon
«Frères et sœurs, que L'Aquila soit vraiment une capitale du pardon, une capitale de la paix et de la réconciliation !» a enfin lancé le Saint-Père à la fin de son homélie. «Que L'Aquila puisse offrir à tous cette transformation que Marie chante dans le Magnificat : "Il a renversé les puissants de leurs trônes, il a élevé les humbles" (Lc 1,52)». Que la Vierge Marie, vénéré ici comme "salut du peuple de L'Aquila" obtienne, par son intercession maternelle, le pardon et la paix pour le monde entier a t-il conclut.
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