Une petite Eglise ne doit pas se fermer dans sa coquille, avertit François
Les évêques, les prêtres et les diacres, les hommes et les femmes consacrés, les séminaristes et les agents pastoraux se sont réunis dans la cathédrale de Nour-Soultan. Une structure à l'architecture simple, où François, arrivé en fauteuil roulant, est accueilli par des applaudissements, des fleurs et la musique des violons, des flûtes, des harpes et de la dombra, l'instrument typique kazakh auquel il a fait référence dans son premier discours.
La mémoire, une notion essentielle dans ce vaste pays multiculturel et multireligieux et si l’on peut voir ici au Kazakhstan des communautés chrétiennes si dynamiques, c’est avant tout grâce à la riche histoire qui a précédé, a d’abord expliqué l’évêque de Rome à son audience. Mais attention: «Il ne s'agit pas de regarder en arrière avec nostalgie, en restant bloqué sur les choses du passé et en se laissant paralyser dans l'immobilisme». Au contraire, a continué François, la mémoire est notre trésor, «Si nous perdons la mémoire vivante, la foi, les dévotions et les activités pastorales risquent de faiblir, d'être comme des feux de paille, qui brûlent rapidement mais s'éteignent vite».
En faisant mémoire, a expliqué François, nous apprenons que la foi grandit avec le témoignage, invitant son auditoire à ne jamais se lasser de témoigner, et à voir la foi comme non comme un code fixé immobile mais comme un évènement toujours actuel, qui se produit ici et maintenant. «La foi n'est pas un bel étalage de choses du passé, mais un événement toujours actuel, la rencontre avec le Christ qui se produit ici et maintenant dans la vie !», a détaillé le Saint-Père.
L’avenir de la petite Eglise du Kazakhstan
En regardant l’immensité du pays dans lequel elle se trouve, l’Eglise locale pourrait se sentir petite et insuffisante, a poursuivi François. Mais: être petit, pauvre en esprit, est une béatitude, la première béatitude, «Il y a une grâce cachée en étant une petite Église, un petit troupeau ; au lieu de faire étalage de notre force, de notre nombre, de nos structures et de toute autre forme d’importance humaine, nous nous laissons conduire par le Seigneur et nous nous tenons humblement aux côtés des personnes.»
«Riche en rien et pauvres en tout, nous marchons avec simplicité», a expliqué le Souverain pontife. Cependant, être petit nous rappelle que nous ne sommes pas autosuffisants. Nous avons besoin de nos sœurs et frères des autres religions: «C’est le devoir particulier de l'Église dans ce pays: ne pas être un groupe qui s’éternise dans les mêmes vieilles choses ou qui s’enferme dans sa coquille parce qu'il se sent petit, mais une communauté ouverte à l'avenir de Dieu, enflammée par le feu de l'Esprit : vivante, pleine d'espérance, ouverte à ses nouveautés et aux signes des temps, habitée par la logique évangélique de la semence qui porte du fruit dans un amour humble et fécond.»
Autre avertissement lancé par François: les communautés chrétiennes, en particulier le séminaire, doivent être «des écoles de sincérité» et non des milieux «rigides et formels».
Ici au Kazakhstan, l’Eglise est déjà synodale a conclu le Pape dans la cathédrale, «Je suis proche de vous et je vous encourage ! vivez de cet héritage avec joie et témoignez-en généreusement, afin que ceux que vous rencontrez puissent percevoir qu'il existe une promesse d'espérance qui leur est adressée à eux aussi», a-t-il dit sous les applaudissements.
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