Le Pape invite les trappistes à avancer en écoutant les désirs du Christ
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Les trappistes – aussi appelés cisterciens de la Stricte Observance, du nom de l’ordre qui s’est scindé de celui de Cîteaux en 1892 – vivent ces jours-ci (du 2 au 23 septembre) la seconde partie de leur chapitre général à Assise.
Mais ils se sont aujourd’hui rendus à Rome pour leur audience avec le Pape François tout juste rentré de son voyage apostolique au Kazakhstan.
Le Saint-Père a commenté quatre rêves de ces religieux contemplatifs, qui ont été formulés au cours du chapitre général: rêve de communion, de participation, de mission et de formation.
Scruter les Écritures pour comprendre
Il les a appelés à interpréter «tous ces rêves à travers le Christ», en regardant l’Évangile et en «imaginant» - à la manière ignacienne - comment le Seigneur a pu penser ces quatre aspects. «En effet, ces rêves nous construisent en tant que personnes et en tant que communauté dans la mesure où ils ne sont pas les nôtres, mais les siens, et où nous les assimilons dans l'Esprit Saint», a expliqué le Souverain pontife aux fils et filles spirituels de saint Benoît et de saint Bernard.
La recherche des «rêves de Jésus» s’assimile alors à la quête spirituelle de «ses plus grands désirs, que le Père a fait naître dans son cœur divin-humain». Il faut parcourir les Évangiles pour les deviner.
Le rêve de communion est rapporté par saint Jean (Jn 17, 22-23). Il s’agit d’un rêve de communion des disciples entre eux et avec le Père. Cela ne consiste pas «dans notre uniformité, notre homogénéité, notre compatibilité, plus ou moins spontanée ou forcée», a précisé François, car l’Esprit Saint suscite l’harmonie. Il ne s’agit pas de craindre la diversité, mais plutôt les particularismes et les exclusivismes.
Évangéliser par la prière
Le rêve de communion fraternelle peut se trouver en saint Matthieu (Mt 23, 8-10). Tous y «participent sur la base d'une relation filiale commune avec le Père et en tant que disciples de Jésus». À l’identique, «une communauté de vie consacrée peut être un signe du Royaume de Dieu en témoignant d'un style de fraternité participative entre des personnes réelles et concrètes qui, avec leurs limites, choisissent chaque jour, dans la confiance en la grâce du Christ, (…) de vivre ensemble», a expliqué le Saint-Père aux moines et moniales. Les outils de communication actuels «peuvent et doivent être au service d'une participation réelle - et pas seulement virtuelle - à la vie concrète de la communauté», a-t-il ajouté.
Le rêve de mission peut aussi être celui des contemplatifs. «Il n'y a pas de charismes qui sont missionnaires et d'autres qui ne le sont pas, a déclaré le Souverain pontife. Tous les charismes, tels qu'ils ont été donnés à l'Église, sont destinés à l'évangélisation du peuple (…); bien sûr, de manière différente (…). Un moine qui prie dans son monastère joue son rôle en apportant l'Évangile à cette terre, en enseignant aux gens qui y vivent que nous avons un Père qui nous aime et qu'en ce monde nous sommes en route vers le Ciel», a-t-il assuré aux trappistes, les invitant aussi à s’interroger sur leur manière d’être membres d’une Église en sortie.
Enfin, le rêve de formation est également exprimé par Jésus à ses disciples (cf. Jn 13,15 et Jn 16,12). «Le Maître rêve la formation de ses amis selon la voie de Dieu, qui est l'humilité et le service», a indiqué le Pape. Il s’agit aussi de se laisser faire par l’Esprit Saint.
Ce rêve de formation est en fin de compte «un signe de sainteté», a conclu François, le long duquel la grâce du baptême se déploie et porte du fruit grâce à l’Esprit Saint.
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