Le Pape loue l’harmonie naturelle entre foi et raison dans l’éducation
Célébrant le soixantième anniversaire de la Fraternité des Groupes Saint Thomas d'Aquin, fondée en 1962 par le père Aníbal Fosbery, le Pape François a loué tout d’abord la manière dont cette fraternité a fait sien le message conciliaire et a lancé plusieurs projets d'évangélisation de la culture, de la jeunesse et de la famille, créant une grande variété d'institutions éducatives.
La Fraternité des Groupes Saint Thomas d'Aquin et la Fraternité Apostolique de Sainte Catherine de Sienne (fondée en 2005 pour les femmes consacrées) sont «un service précieux pour faire mûrir les charismes de l'enseignement chez tous les fidèles», a affirmé l’évêque de Rome, rappelant quelques éléments du contexte historique de leur saint patron, Thomas d’Aquin.
L'harmonie naturelle entre foi et raison
À cette époque -au XIIIe siècle-, les écrits du philosophe grec Aristote étaient redécouverts en Occident. «Certains étaient réticents à étudier ses œuvres, car ils craignaient que sa pensée païenne ne soit en contradiction avec la foi chrétienne», note le Pape. Cependant, saint Thomas a découvert que la plupart des œuvres d'Aristote étaient en harmonie avec la Révélation chrétienne. «Autrement dit, saint Thomas a pu montrer qu'il existe une harmonie naturelle entre la foi et la raison», a-t-il constaté.
Selon François, lorsque l'on prend conscience de cette richesse, «indispensable pour dépasser les fondamentalismes, les fanatismes et les idéologies», un large chemin s'ouvre pour faire passer le message de la Bonne Nouvelle dans les différentes cultures, «toujours avec des propositions compatibles avec l'intelligence humaine et respectueuses de l'identité de chaque peuple».
Les hymnes eucharistiques de saint Thomas
Autre témoignage laissé par saint Thomas et souligné par le Pape, sa relation profonde avec Dieu, manifestée par exemple dans son adoration de Jésus dans sa présence réelle dans l'Eucharistie. «Nous savons qu'il était l'auteur de très belles hymnes eucharistiques encore utilisées aujourd'hui dans la liturgie de l'Église. Sa spiritualité l'a aidé à découvrir le mystère de Dieu, tandis que ses talents lui ont permis de le façonner par l'écriture», a expliqué le Pape, ajoutant: «C'est précisément la foi et la raison, lorsqu'elles marchent main dans la main, qui sont capables de valoriser la culture de l'être humain, d'imprégner le monde de sens, de construire des sociétés plus humaines, plus fraternelles et, par conséquent, plus pleines de Dieu».
Ainsi le défi d'évangélisation partagé en tant qu'association, dans le contexte de villes plurielles, multiculturelles et multireligieuses, implique une grande humilité pour savoir comment approcher tout le monde, sans exclure personne, même ceux qui ne partagent pas notre foi ou nos valeurs, a ensuite exhorté François.
L'éducation polit le diamant placé par Dieu
«En vivant votre charisme, que vous réalisez concrètement par l'éducation, il est important que vous vous rappeliez que l'enseignement est précisément l'une des œuvres de la miséricorde spirituelle», a-t-il poursuivi. En effet, l'éducation offre un sens, un récit à chaque élément de la vie humaine, rappelle François, précisant: «Elle ne se limite pas au partage des connaissances ou au développement des compétences, mais, comme le montre son étymologie, elle contribue à faire ressortir le meilleur de chacun, à polir le diamant que le Seigneur a placé en chacun».
L'éducation contribue à ce que ce diamant laisse passer la Lumière, qui est le Christ et brille ainsi au milieu du monde, a relevé l’évêque de Rome, citant l'Évangile de Matthieu: «Vous êtes la lumière du monde [...] Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison». (Matthieu 5, 14-15).
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