Le Pape rend hommage à saint Pie V, réformateur de la liturgie de l'Église
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Né en 1504 à Bosco Marengo, sur le territoire de l’actuel diocèse d’Alessandria, Antonio Ghislieri était un petit berger gardant les moutons dans la campagne lombarde. Il entra dans l’ordre des prêcheurs à l’âge de 14 ans, fut plus tard nommé inquisiteur, et devint Pape en 1566. Il resta six ans sur le trône de saint Pierre, en ayant parmi ses fidèles collaborateurs l’archevêque de Milan, saint Charles Borromée.
Halte aux nostalgiques
Son pontificat fut consacré à l'application de la Réforme Catholique définie au Concile de Trente. Il fit notamment refondre le missel, achever et traduire en plusieurs langues nationales le catéchisme officiel, et rédiger le bréviaire. La messe tridentine fut quant à elle promulguée en 1570. Ces documents majeurs feront autorité jusqu'aux réformes liturgiques de Vatican II en 1965.
«Il fut un réformateur de l’Église, qui fit des choix courageux», a reconnu François. «Depuis lors, le style de gouvernance de l'Église a changé, a-t-il toutefois averti, et ce serait une erreur anachronique d'évaluer certaines œuvres de saint Pie V avec la mentalité d'aujourd'hui. De même, nous devons veiller à ne pas le réduire à un souvenir nostalgique et embaumé, mais à saisir son enseignement et son témoignage», a mis en garde le Saint-Père, faisant remarquer que «la colonne vertébrale» de la vie de ce Pape piémontais «était la foi».
Construire la communauté à partir de l'Eucharistie
Saint Pie V invite les catholiques d’aujourd’hui à «être chercheurs de la vérité», a poursuivi François. Concernant la liturgie à laquelle son prédécesseur du 16e siècle a beaucoup œuvré, «le plus grand engagement doit être pris pour que la célébration eucharistique devienne effectivement la source de la vie communautaire», a-t-il estimé. Comme l’a aussi expliqué le Souverain Pontife, «la liturgie, face aux carrefours du cheminement des communautés, comme aux croix de nos vies personnelles, nous insère dans le sacerdoce du Christ».
Saint Pie V, a enfin rappelé le Pape, se fit aussi un ardent propagateur de la prière, en particulier celle du Rosaire.
Les fidèles du diocèse d’Alessandria ont également été encouragés par François dans leur parcours synodal qui «appelle à une croissance laborieuse mais fructueuse de la communion fraternelle, entre évêque, prêtres et laïcs».
Bâtir sa vie sur le roc
Le Saint-Père s’est ensuite tourné vers les jeunes du diocèse ombrien de Spoleto-Norcia. Le sacrement de la confirmation, a-t-il rappelé à ces adolescents qui l’ont déjà reçu ou s’y préparent, «fait revivre l’expérience des premiers disciples de Jésus». Il les a ensuite invités à se souvenir de la date de leur baptême, et même à célébrer ce jour. «La Confirmation confirme le Baptême. C'est pourquoi on l'appelle la Confirmation. La vie chrétienne est une maison construite sur le fondement du baptême. Toujours. A onze ans, à vingt ans, à quarante ans, à quatre-vingts ans. Le fondement est toujours le même : le baptême», a insisté le Pape.
Il a ensuite encouragé chaque jeune de ce territoire marqué par les tremblements de terre à devenir «une pierre vivante pour construire la communauté chrétienne (…) Être des pierres vivantes: cela est possible avec la puissance de l'Esprit Saint qui, dans la Confirmation, vous confirme comme baptisés, enfants de Dieu et membres de l'Église». «Allez de l'avant avec cela: construire la maison sur le rocher !», a-t-il conclu devant les confirmés et confirmands italiens.
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