Le Pape invite les communicants à être des tisserands de la communion
Reportée de deux ans en raison de la pandémie du coronavirus, la célébration des 25 ans de la création de la Coordination des associations de communication «nous invite à rendre grâce pour l'heureuse intuition de créer, avec le soutien du Secrétariat général de la Conférence épiscopale italienne, une organisation qui mettrait en réseau les différentes associations nationales travaillant dans le domaine de la communication», affirme François. C’est l’occasion, souligne-t-il, de porter une réflexion sur la mission de la Copercom en tant qu’organisation. Les processus de communication changent continuellement et rapidement, ce qui exige un «plus» de planification et de vision.
La coordination
«C'est un objectif noble que de rassembler plusieurs réalités pour atteindre un but bien précis», pense François, affirmant que coordonner n'est pas une tâche facile: pour cela, il faut de la patience, une vision, une unité de but et, surtout, la valorisation des identités associatives individuelles, qui doivent être mises au service de l'ensemble. «Les talents et les compétences doivent être mis en valeur pour le bénéfice de tous, au service de l'Église en Italie».
Dan son discours, le Pape François a encouragé les membres de la Copercom à regarder l'avenir avec confiance, «prêts à emprunter des voies différentes et innovantes». Le chemin parcouru, au cours de ces vingt-cinq années, lance-t-il, fournit déjà une bonne dose d'expérience pour améliorer encore le travail de coordination.
Le changement
Le deuxième objectif que relève le Souverain Pontife, porte sur le changement. Faisant observer que «ce que nous vivons n'est pas simplement une ère de changement», mais «un changement d'époque», le Pape souligne que «nous sommes dans un de ces moments où les changements ne sont plus linéaires, mais d'époque». Ils constituent des choix, déclare-t-il, qui transforment rapidement la manière de vivre, de se mettre en relation, de communiquer et de traiter la pensée, de comprendre et de vivre la foi et la science. (cf. Discours à la Curie romaine, 21 décembre 2019). Par conséquent, exhorte François, «vous ne devez pas avoir peur de vous laisser défier par les défis et les opportunités que le temps présent vous propose».
Le changement nécessite de bonnes compétences
Le Saint-Père invite la Coordination des associations de communication à être «des experts du changement». Les innovations technologiques accélérant les processus et les transitions générationnelles, le changement pour être abordé et géré de manière fructueuse, affirme François, nécessite de bonnes compétences en matière d'éducation et de formation. Il invite donc à s’intéresser, en particulier aux nouvelles générations, et à identifier les voies les plus appropriées pour établir des contacts significatifs avec elles. «Changer» cependant, ne signifie pas «suivre les modes du moment, mais convertir sa façon d'être et de penser, en partant de l'attitude d'étonnement devant ce qui ne change pas et qui est pourtant toujours nouveau». «L'étonnement qui est l'antidote contre l'habitude répétitive et l'auto-référentialité».
Rencontrer, écouter et parler
Le troisième objectif évoqué par le Pape est une sorte d'«a-b-c» du bon communicant, car c'est la dynamique, dit-il, qui sous-tend toute bonne communication: écouter, rencontrer et parler.
Pour lui, la rencontre avec autrui signifie entièrement ouvrir son cœur à la personne qui se trouve en face de soi. C’est la condition préalable à la connaissance. «S'il n'y a pas de rencontre, il n'y a pas de communication. Mais pour qu'il y ait rencontre, il faut de la sincérité. Faire semblant de se rencontrer pour ne pas se rencontrer, c'est mauvais», affirme-t-il.
L’autre ingrédient indispensable pour qu'il y ait un véritable dialogue, fait-il savoir, est «l’écoute». «Ce n'est qu'après avoir écouté que le mot vient», déclare le Pape, revenant sur les écrits de . Saint Jean. «Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons aussi, afin que vous aussi soyez en communion avec nous. Et notre communion est avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ» (1 Jn 1, 3).
«La parole, sortant du silence et de l'écoute», peut devenir annonce, explique le Souverain Pontife, ainsi l'on passe de la communication à la communion. «Rencontrez, écoutez, puis parlez».
Le Pape François souhaite que le travail de la Copercom soit guidé par ces actions, les invitant à se toujours concentrer sur les «substantifs», c'est-à-dire sur les personnes, plutôt que sur «des adjectifs distrayants».
Le chemin synodal
François souligne enfin dans son intervention que «marcher de manière synodale signifie vivre pleinement l'ecclésialité». Comme l'a enseigné le Concile Vatican II, qui faisait ses premiers pas il y a soixante ans, il invite la Copercom à apporter sa contribution spécifique à ce cheminement de l'Église en Italie. «En tant qu'associations nationales, vous êtes des lieux où les concepts et les théories de tous les jours sont mesurés à la fatigue et à l'espoir des femmes et des hommes». Cette fraternité de vie, dit-il, peut ouvrir une fenêtre importante dans une période de grand conflit. Il les exhorte enfin, dans leur engagement quotidien, à être des témoins et des tisserands de la communion.
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