François exhorte à «être experts de l'art la rencontre»
Myriam Sandouno - Cité du Vatican
Saluant les communautés catholiques francophones à travers le monde, le Pape s’est dit heureux de les accueillir, affirmant qu’elles «unissent les francophones qui cherchent à partager la fraternité» à vivre ensemble la joie de l’Évangile, alors qu’ils résident à l’étranger.
Ces Journées de formations pastorales que vivent ces communautés francophones à Rome, réunies pour réfléchir ensemble sur le processus synodal que vit l’Église, «sont un signe de communion» dit François: communion des communautés locales avec les diocèses où elles se trouvent; avec l’Église en France; également avec le Pape et l’Église universelle. Dans son discours, le Souverain pontife a partagé quelques réflexions s’appuyant sur la Parole de Dieu, en rapport avec la synodalité dans l’Église.
Se rencontrer
Tout comme les disciples de Jésus, réunis dans le Cénacle, et unis «d’un même cœur» après son départ, (Ac 1, 14), le Pape François estime qu’en tant que chrétiens, «nous sommes, nous aussi, appelés à nous rencontrer, et à demeurer unis, à nous tourner vers l’autre», afin de se laisser toucher par les questionnements des uns et des autres, de s’aider mutuellement, dans le but de s’enrichir dans la diversité des charismes, des vocations et des différents ministères.
Le Souverain pontife invite à devenir «des experts dans l’art de la rencontre», malgré les différences culturelles et approches de la foi.
«Rencontrer les visages, croiser les regards, partager l’histoire de chacun» voilà la proximité de Jésus, selon François, que les chrétiens sont appelés à vivre. Une rencontre peut changer une existence, souligne-t-il, notant que l’Évangile est «pleine de ces rencontres avec le Christ qui relèvent et guérissent».
La Pape relève que la rencontre demande l’ouverture, le courage, la disponibilité, pour se laisser interpeller par l’histoire de l’autre. Elle transforme et suggère toujours de nouveaux. «On le découvre bien vite quand on vit à l’étranger», ajoute-t-il.
La synodalité
Le Synode pour François est un «chemin de discernement spirituel, et ecclésial», qui se fait avant tout dans l’adoration, la prière, au contact de la Parole de Dieu, et non pas en partant de nos volontés, de nos idées ou de nos projets.
«La synodalité suppose l’écoute», déclare-t-il, exhortant à développer: «l’écoute en Église». C’est ainsi que Dieu, pour lui, nous indique le chemin à suivre, en nous faisant sortir de nos habitudes, nous appelant à prendre des chemins nouveaux comme Abraham. «Nous avons besoin d’écouter Dieu nous parler et non pas seulement de l’entendre de manière distraite», lance-t-il aux communautés catholiques, car la Parole de Dieu est «vivante, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants» (He 4, 12).
Le Pape insiste dans son intervention sur l’écoute de la Parole de dieu qui ouvre au discernement et éclaire. Si elle n’est pas au cœur et à la base de la synodalité, dit-il «nous risquons de réduire ce temps de grâce à une énième réunion ecclésiale, ou à un colloque d’études, ou à une sorte de parlement».
Ajoutant que le synode est un «moment de grâce», un processus conduit par l’Esprit qui fait toutes choses nouvelles, qui libère de la mondanité, des fermetures, des modèles pastoraux répétitifs et de la peur, le Pape souligne également qu’il «nous appelle à nous interroger sur ce que Dieu veut nous dire en ce temps, aujourd’hui, et sur la direction dans laquelle il souhaite nous conduire».
La force du Saint-Esprit
Rappelant l’action de l’Esprit-Saint dans la Bible, qui libère les disciples paralysés par la peur, ayant vaincu leurs résistances humaines, dilaté et ouvert leurs cœurs, François explique que: «le changement des cœurs permettra de changer le monde, et de renouveler le visage de l’Église». Il reste convaincu que l’Esprit, qui habite en nous, prémunit du vieillissement intérieur, «rend courageux pour porter l’Évangile à tous».
Il ne suffit pas pour les chrétiens de se contenter d’être illuminés et enflammés par l’Esprit, enrichis de ses dons , sans être appelés à communiquer ce feu, à témoigner des «merveilles de Dieu» dans «nos vies par la qualité de nos rencontres, de notre écoute et de notre amour fraternel».
Le Saint-Père pour conclure a encouragé les communautés catholiques francophones du monde venues à Rome, à continuer à faire chemin ensemble dans l’union sous la conduite de l’Esprit-Saint, afin d’être «une Église qui ne craint pas d’aller vers l’étranger, vers le frère qui nous attends pour lui porter la Bonne Nouvelle de l’amour miséricordieux de Dieu pour tout homme».
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