Pour le nonce à Bahreïn, il faut «répandre la fraternité islamo-chrétienne»
Jean-Charles Putzolu - Cité du Vatican
«Cela prendra un peu de temps pour évaluer les résultats de la visite, mais je pense que, dans l'ensemble, les sentiments sont vraiment positifs», relève Mgr Eugène Martin Nugent.
Le nonce à Bahreïn, au Koweït et au Qatar, dit avoir été surpris de la participation des fidèles et de leur engagement: «La messe a été un beau moment culminant du voyage», samedi 5 novembre, au stade d’Awali. «C'était magnifique avec beaucoup de participation, de chants et de prière. Cela a touché beaucoup de monde» dit Mgr Nugent avant de revenir sur le fait que le pape n’a pas manqué d’aborder des sujets aussi importants que «le dialogue interreligieux, la fraternité, les changements climatiques, les droits humains, des migrants et du travail» dans un pays où la main d’œuvre est pour la majeure partie étrangère, en provenance de pays pauvres, où les droits de ces migrants méritent une plus grande attention pour que leur dignité soit respectée.
Loi islamique et liberté religieuse
La charia en vigueur dans le Royaume du Bahreïn n’empêche pas une relative liberté de culte et la présence de fidèles de différents credo. Et le message que François adresse dans un tel contexte de coexistence et de tolérance va au-delà du seul Bahreïn. «Nous espérons que cela avance», espère Mgr Eugène Nugent, «cela aura aussi des répercussions positives entre les deux communautés, sunnite et chiite. On trouvera les moyens d’un dialogue plus fructueux. Je pense que cette visite va aider dans ce sens», ajoute-t-il.
Concernant la liberté religieuse, Mgr Paul Hinder évoque les progrès encore à réaliser. En saluant le Saint-Père dimanche matin, l’administrateur apostolique du vicariat pour l’Arabie du Nord a fait allusion aux difficultés que peuvent rencontrer par exemple les 1 300 catéchistes du vicariat pour annoncer l’évangile à 16 000 enfants. Une activité qui peut-être assimilée à du prosélytisme, interdit au Bahreïn. Mgr Nugent s'active lui pour une plus grande liberté religieuse: «Dans certains endroits, c’est assez difficile», reconnaît-il. «Mais si vous faites la comparaison entre il y a dix ans et maintenant, il y a beaucoup plus de liberté. Je pense que l'on va dans la bonne direction».
Le Pape et le grand imam d’Al-Azhar
Les relations d'amitié que le Pape a nouées avec Ahmed Al-Tayeb, présent au Bahreïn, représentent quelque chose d’assez nouveau dans l'histoire du catholicisme. «Tout le monde reconnait cette amitié personnelle qui s’est construite. C'est une vraie amitié entre le Saint-Père et le grand imam», reconnaît Mgr Nugent. «Il faut essayer de reproduire cela, de répandre cette amitié». La volonté du Pape est de porter les chrétiens à une plus grande connaissance de l’islam et de mieux en comprendre la culture. «C'est pour cette raison que le Saint-Père nous a demandé de mieux étudier la réalité islamique pour que les étudiants entrent plus en profondeur dans le dialogue avec le monde musulman… C'est fondamental», explique le représentant du Pape dans ces pays du Golfe.
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