François: la désolation, une «occasion de croissance»
Jacques Ngol,SJ – Cité du Vatican
Le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèse sur le thème du discernement. Ce mercredi 16 novembre, il s’est attardé sur la désolation, qu’il a considéré comme «une occasion de croissance».
Ne rien décider dans la désolation
Revenant sur l’importance de la désolation dans la vie chrétienne, le Saint-Père l’a définie comme un chemin de retour à soi-même pour construire sa vie intérieure, à partir d’un examen de conscience sérieux. Il a invité à ne pas prendre le temps de la désolation comme un moment de manque, mais plutôt comme «une occasion de croissance». François a insisté sur ce moment de la vie spirituelle qui est selon lui, une occasion de faire face à soi-même, de s’écouter et de construire une relation sincère avec Dieu et les autres. Pour le Saint-Père elle est un moment important de la vie nous permettant de bâtir une vie intérieure solide. Car, dans la vie spirituelle a-t-il confié, «s’il n’y a pas un peu d’insatisfaction, une saine tristesse, une saine capacité à habiter la solitude, à être avec soi-même sans fuir, nous risquons de rester toujours dans la superficialité et ne jamais prendre contact avec le centre de notre existence». Il a exhorté à ne pas avoir peur de la désolation, mais à l’affronter avec «détermination, avec l'aide de la grâce de Dieu qui ne nous lâche jamais». François a exhorté aussi à compter sur l’aide de Dieu qui est toujours proche pour secourir dans ce moment d’incertitude.
Désolation comme moyen de se construire
La désolation n’est pas seulement une occasion de construire notre vie spirituelle, mais aussi de consolider notre relation avec les autres. François a indiqué qu’elle «provoque un ébranlement de l'âme, nous tient en alerte, favorise la vigilance et l'humilité et nous protège des vents du caprice». Il est donc important de profiter de ces moments de la vie pour construire sa relation avec Dieu et avec les autres. Car, selon le successeur de Pierre, la désolation, considérée comme une «secousse» a été «pour de nombreux saints et saintes, hommes et femmes, une impulsion décisive pour changer leur vie». C’est dans cette perspective qu’il a appelé à la sérénité et au calme dans la période de désolation. En la comprenant et la prenant ainsi elle sera pour nous une «opportunité de grandir, d'entamer une relation plus mûre, plus belle avec le Seigneur et avec les personnes qui nous sont chères».
Etre à l’écoute de Dieu dans la prière vraie
Savoir rendre grâce à Dieu dans la désolation est une manière de vivre ce temps avec gratitude, a dit le Saint-Père, tout en mettant en garde à ne pas prendre la vie spirituelle comme «une technique à notre disposition, ce n'est pas un programme de bien-être intérieur qu'il nous appartient de planifier». Il faut apprendre à voir le moment de la désolation comme la «réponse la plus claire à l'objection selon laquelle l'expérience de Dieu est une forme de suggestion, une simple projection de nos désirs». Il est donc important de rester serein dans ce moment crucial de la vie spirituelle. C’est en cela que le Pape a insisté sur le sens du discernement qui nous aidera à détecter toute voix qui peut nous tromper et nous conduire à la perdition. Nous devons apprendre à «la démasquer comme la voix du tentateur», à ne pas nous laisser impressionner par ce moment de secousse dans notre vie spirituelle, a insisté François, tout en invitant à faire «tout simplement le contraire de ce qu'elle nous dit».
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