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Le Pape François et le Catholicos Mar Awa III le 19 novembre. Le Pape François et le Catholicos Mar Awa III le 19 novembre. 

Le Pape reçoit le patriarche de l'Église Assyrienne d'Orient

François a rencontré au Vatican le Catholicos Mar Awa III, qu'il avait déjà vu à Erbil lors de son voyage apostolique en Irak, en 2021. Le Pape est revenu sur les fruits de l’œcuménisme et a formulé le vœu que catholiques et assyriens puissent célébrer un jour la fête de Pâques le même jour.

Olivier Bonnel - Cité du Vatican

Devant le Catholicos Mar Awa III, le Pape a d’abord tenu à rendre grâces pour les liens tissés ces dernières décennies entre l’Église catholique et l’Église assyrienne d’Orient. François a notamment cité la première déclaration christologique signée entre Mar Dinkha IV et Jean-Paul II en 1984, «qui a mis fin à 1 500 ans de controverses doctrinales concernant le Concile d'Éphèse» a-t-il rappelé, tout comme cette déclaration sur la situation des chrétiens au Moyen-Orient signée en 2018 avec le prédécesseur de Mar Awa III, Sa Sainteté Mar Gewargis III.

Le Pape a également fait mémoire de sa visite à Erbil en mars 2021 et de son accolade avec le Catholicos. «Ce jour-là, tant de croyants, qui avaient connu d'immenses souffrances pour le simple fait d'être chrétiens, nous ont entourés de leur chaleur et de leur joie; le saint peuple de Dieu semblait nous encourager sur le chemin d'une plus grande unité !» a précisé l’évêque de Rome.


François est aussi revenu sur le dernier document sur lequel travaille l’Église assyrienne concernant les images de l’Église dans la tradition patristique syriaque et latine, qui puise dans l'ecclésiologie des Pères de l’Église. «Ce langage simple, universel et accessible à tous, est plus proche de celui de Jésus et donc plus vivant et pertinent: il parle à nos contemporains plus que de nombreux concepts», a souligné le Pape, précisant qu’il est important que, «sur le chemin œcuménique, nous nous rapprochions toujours plus, non seulement en revenant à nos racines communes, mais aussi en annonçant ensemble au monde d'aujourd'hui, par le témoignage de la vie et les paroles de la vie, le mystère d'amour du Christ et de son épouse, l'Église».

Un Moyen Orient toujours blessé par la violence

«Votre Église partage avec l'Église catholique chaldéenne une histoire lumineuse de foi et de mission, la vie exemplaire de grands saints, un riche patrimoine théologique et liturgique et, surtout ces dernières années, une immense souffrance et le témoignage de nombreux martyrs» a poursuivi François, soulignant que «malheureusement, le Moyen-Orient est toujours blessé par tant de violence, d'instabilité et d'insécurité, et tant de nos frères et sœurs dans la foi ont dû quitter leurs terres».

“«Ayons le courage de mettre fin à cette division, qui fait parfois sourire : "Quand votre Christ ressuscitera-t-il ?" Le signal à donner est : un seul Christ pour nous tous».”

Le Catholicos Mar Awa III doit tenir dans quelques jours à Rome une conférence sur l’expérience synodale dans les différentes Églises orthodoxes orientales. «Je souhaite que nous puissions poursuivre toujours plus fraternellement et concrètement notre "syn-odos", notre "chemin commun", en nous rencontrant, en nous prenant à cœur, en partageant nos espoirs et nos travaux et surtout, comme ce matin, la prière et la louange du Seigneur» a dit le Pape en s’adressant à son hôte, le remerciant d’avoir exprimé son désir de trouver une date commune pour que les chrétiens puissent célébrer ensemble Pâques.

À ce titre, François a rappelé que 2025 sera l’anniversaire du Premier Concile œcuménique de Nicée et que la fête de la Résurrection sera ainsi célébrée en commun.

«Ayons le courage de mettre fin à cette division, qui fait parfois sourire: "Quand votre Christ ressuscitera-t-il ?" Le signal à donner est : un seul Christ pour nous tous. Soyons courageux et cherchons ensemble» a exhorté le Souverain pontife qui a conclu son discours sur un vœu personnel: «que la séparation avec la bien-aimée Église assyrienne de l'Orient, la première durable dans l'histoire de l'Église, soit aussi, si Dieu le veut, la première à être résolue».

Une Église de l'Empire Perse

L'Église apostolique assyrienne de l'Orient fut l'une des premières à s'exclure de la communion avec l'Église catholique. Ses origines remontent au siège de Séleucie-Ctésiphon, qui aurait été fondé par Saint Thomas l'apôtre, ainsi que par Saint Mari et Saint Thaddée (Addaï). Cette Église est parfois appelée Église nestorienne, Église syriaque orientale ou Église perse. 

D'autres noms lui ont été incorrectement attribués, notamment celui d'"Église orthodoxe assyrienne", ce qui a conduit certains à croire qu'il s'agit d'une branche de la communauté orthodoxe orientale. Mais cete Église elle-même n'utilise le terme "orthodoxe" dans aucun de ses textes liturgiques ni dans sa correspondance officielle. Elle n'emploie pas non plus de mot pouvant être traduit par "juste foi" ou "juste doctrine", équivalents approximatifs du mot "orthodoxe". En Inde, elle porte le nom d'Église syrienne chaldéenne.

Aujourd’hui, la majorité des fidèles de l’Eglise assyrienne de l’Orient sont installés en diaspora, en dehors du Moyen-Orient. 


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19 novembre 2022, 11:50