Le Pape invite la CEF à se pencher sur les blessures du peuple de Dieu
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
«Alors que l'Église de France est une nouvelle fois bouleversée par le drame des abus de la part de certains de ses pasteurs, il vous invite, le regard fixé sur la croix du Christ, à ne pas vous décourager mais à persévérer dans l'assurance que l'Esprit Saint accompagne vos efforts, qui seront encore une fois l'objet de vos travaux». C'est par ces mots que commence le message du Pape François à destination des évêques de France, envoyé à l'occasion de l’assemblée plénière d'automne qui s'est ouverte le 3 novembre à Lourdes.
Des mots qui interviennent alors que les travaux des évêques se sont ouverts sur fond d'"affaire Santier", du nom de l'ancien évêque de Créteil sanctionné l'an passé pour des abus spirituels à fins sexuelles, mais dont les véritables motifs de démission n'avaient jamais été révélés. (Ce sont deux médias catholique, Famille Chrétienne et Golias, qui ont dévoilé l'affaire). Dans le message de François aux éveques de France, il est écrit aussi que le Pape «sait votre détermination à rendre à l'Église de France son véritable visage missionnaire, et il vous encourage à aller de l'avant avec audace et discernement».
Le Pape aborde également des thèmes qui doivent être débattus par les évêques au cours de leurs sessions de travail, à savoir en particulier la question de la fin de vie, qui fait débat en France. «Le Saint-Père prie pour qu'un débat fondé sur la vérité et libéré de toute idéologie puisse s'établir dans votre pays, et que votre voix soit entendue», peut-on lire ainsi dans ce message.
Un programme bouleversé
Le scandale suscité par l'affaire Santier a été en filigrane du discours d'ouverture du président de la Conférence des évêques, Mgr Éric de Moulins-Beaufort. «Ce que l’on peut désormais appeler "l’affaire Michel Santier" a bouleversé le programme prévu de cette assemblée» a reconnu l’archevêque de Reims, pensant «aux diocésains de Créteil qui se sont sentis doublement trahis».
«Nous pensons à ceux et celles qui faisaient confiance à nos décisions de l’an passé et qui sont replongées dans le doute et l’inquiétude, a poursuivi le président de la Confèrence épiscopale, expliquant que les évêques se réunissaient à Lourdes «avec des sentiments mêlés de colère, de honte, d’impuissance, d’incompréhension, avec peut-être de la méfiance entre nous, et en sentant la colère, la honte, le découragement, la lassitude, des fidèles les plus engagés, des diacres, des prêtres, des séminaristes, atteindre un degré nouveau, sans doute insupportable pour certains».
Mgr de Moulins-Beaufort s'exprimait sous l'image de l'enfant qui pleure, une image dévoilée l'an dernier alors que les éveques avaient au cours d'une cérémonie fait une demande de pardon pour les abus commis dans l'Église. «Ce sujet, donc, sous le regard de cet enfant qui pleure et qui nous écoute, traversera toute notre assemblée jusqu’aux décisions que nous voterons au plus tard mardi», a également expliqué le président de la CEF.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici