Angélus: l'Avent, un temps pour redécouvrir Dieu miséricordieux
Marie Duhamel – Cité du Vatican
Dans sa catéchèse, le Pape est revenu sur l’Evangile de ce troisième dimanche de l’Avent (Mt 11,4), lorsque Jean le Baptiste se trouve «dans sa prison» et qu’il envoie ses disciples demander à Jésus s’il est celui «qui doit venir». Il s’attendait à «un Messie sévère qui aurait fait justice, à son arrivée, en punissant les pécheurs», dit le Pape, et il voit au contraire Jésus poser des mots et des gestes de compassion envers chacun. «La miséricorde est au centre de son action», voilà ce qui fait douter Jean le Baptiste. La «crise» qu’il traverse est au cœur de la réflexion du Pape ce dimanche. François souligne d'ailleurs que la prison n’est pas seulement un lieu physique, «cela nous fait aussi penser à la situation intérieure qu’il expérimente: en prison, il y a l’obscurité, il manque la possibilité de voir clair et de voir au-delà».
Douter pour croître spirituellement
Jean le Baptiste doute, et cela «nous surprend», car c’est lui qui a baptisé Jésus dans le Jourdain. Mais le Pape se veut rassurant: «Même le plus grand croyant traverse le tunnel du doute». Et ce n’est pas un mal, au contraire, assure-t-il. «Parfois cela est indispensable à la croissance spirituelle, cela nous aide à comprendre que Dieu est toujours plus grand que ce que nous imaginons: les œuvres qu’il accomplit sont surprenantes par rapport à nos calculs ; ses actions dépassent nos besoins et attentes. C'est pourquoi nous ne devons jamais cesser de le chercher et de nous convertir à son vrai visage.»
Interroger Jésus pour le redécouvrir
Le Pape, à la suite du théologien français Henri de Lubac, affirme que Dieu «doit être redécouvert par étapes… en croyant parfois qu’il est perdu». C’est ce que fait Jean le Baptiste qui, dans le doute, cherche encore Jésus, discute avec lui, l’interroge pour finalement le redécouvrir. «Il nous enseigne, en somme, à ne pas enfermer Dieu dans nos propres schémas», souligne François.
Le Pape interpelle enfin les fidèles qui peuvent se trouver eux-aussi dans une prison, «incapables de reconnaître la nouveauté du Seigneur, que nous tenons peut-être captifs dans la présomption que nous en savons déjà tant sur Lui». Ce n’est pas un Dieu puissant qui est venu nous sauver, dit François, mais le Dieu de «l'humble douceur, de la miséricorde et de l'amour, qui intervient toujours en respectant notre liberté et nos choix». Il invite ainsi les catholiques à sortir de leurs préjugés et autres «étiquettes rigides» concernant le Seigneur mais également leurs frères, surtout ceux qui sont différents de nous.
Apporter la consolation aux blessés
L'Avent est «un temps de renversement des perspectives», affirme François ; un temps propice pour se laisser surprendre par la grandeur de la miséricorde de Dieu et réapprendre qui Il est vraiment en sortant de certains schémas et préjugés. Le Pape demande ainsi aux fidèles de suivre les traces de Jésus en donnant «des mots et des gestes de consolation aux blessés», «au lieu de penser à des cadeaux pour nous-mêmes».
Le Pape a fini sa catéchèse en priant la Vierge de prendre chacun par la main en ce temps de préparation de Noël pour «nous aider à reconnaître dans la petitesse de l'Enfant la grandeur de Dieu qui vient».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici