Journée des personnes handicapées: le Synode abat les barrières
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Cette année, l’accent de cette journée internationale est mis sur les personnes handicapées qui vivent en situation de guerre ou qui se retrouvent avec un handicap à cause des combats. Dans son message, le Pape François, évoquant la guerre en Ukraine mais aussi tous les autres théâtres de guerre, souligne qu’il est «nécessaire de leur accorder une attention toute particulière et de leur faciliter, par tous les moyens, l’accès aux aides humanitaires».
Ce message, c’est aussi l’occasion de rappeler que «nous portons le trésor de la vie dans des vases d’argile» comme l’écrivait l’apôtre Paul. «Notre fragilité ne ternit en rien “la splendeur de l’Évangile, la gloire du Christ“, mais révèle que “cette puissance extraordinaire appartient à Dieu, et ne vient pas de nous“», rappelle le Saint-Père qui précise : «l’Évangile est donné tout entier à chacun et, avec lui, la joyeuse tâche de le proclamer». Le communiquer n’est réservé à personne.
François insiste : la miséricorde de Dieu «se laisse connaître et rencontrer de manière très particulière par celui qui n’a pas confiance en soi et qui ressent le besoin de s’abandonner au Seigneur et de partager avec ses frères». «La joie qui remplit le visage de celui qui rencontre Jésus» «est l’irruption de la puissance de sa Résurrection dans une vie marquée par la fragilité», explique-t-il.
Prendre conscience de la fragilité
C’est «un magistère de la fragilité, affirme le Pape, qui rendrait nos sociétés plus humaines et fraternelles en amenant chacun à comprendre que le bonheur est un pain qui ne se mange pas seul. Combien la prise de conscience que nous avons besoin les uns des autres nous aiderait à avoir des relations moins hostiles avec celui qui est proche ! Et combien la prise de conscience que les peuples non plus ne se sauvent pas tout seuls, nous inciterait à chercher des solutions aux conflits insensés que nous vivons !»
Ce magistère de la fragilité enrichit également l’Église, estime le Saint-Père qui se réjouit que le parcours synodal entrepris dans tous les diocèses du monde ait permis de faire entendre la voix des personnes handicapées. De ce qui est remonté de cette vaste consultation est la certitude qu’il faut battre en brèche «l’idée que la vie des personnes handicapées a moins de valeur que les autres».
L'Église doit s'ouvrir aux personnes handicapées
Le synode en cours nous aide à comprendre qu’il n’y a pas «un "nous" et un "eux", mais un seul "nous" avec Jésus Christ au centre, où chacun apporte ses dons et ses limites» poursuit François. Cela nous permet d’éliminer «toute distinction arbitraire et ouvre les portes à la participation de chaque baptisé à la vie de l’Église», insiste-t-il, se réjouissant encore que «là où le synode a été véritablement inclusif, il a permis de dissiper des préjugés enracinés». Le Saint-Père souhaite donc que «chaque communauté chrétienne s’ouvre à la présence de sœurs et de frères en situation de handicap, en veillant toujours à les accueillir et à les inclure pleinement».
Il suffit de comprendre que cet état de handicap nous concerne tous et que nous pouvons tous y être confrontés. Cela nous amène «à regarder la réalité d’un œil nouveau», et à comprendre qu’il est nécessaire «d’abattre les barrières qui semblaient auparavant insignifiantes». Et de rappeler que «toute condition de handicap – temporaire, acquise ou permanente – n’altère en rien notre nature d’enfants du Père unique et n’altère pas notre dignité».
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