François: «Beaucoup peut être fait pour empêcher la troisième guerre mondiale par morceaux»
Francesca Merlo-Cité du Vatican
Le Pape François a abordé dimanche 18 décembre à la télévision italienne plusieurs sujets d'actualité dans une interview avec le journaliste vaticaniste Fabio Marchese Ragona, dans le cadre de l'émission "Il Natale che vorrei" ("Le Noël que je voudrais"). Le Saint-Père a abordé plusieurs sujets importants, de la guerre en Ukraine aux pauvres en passant par l'espérance de Noël.
Une guerre menée par morceaux
Parlant d'abord de l'Ukraine, le Pape François a fait remarquer que nous vivons une troisième guerre mondiale menée par morceaux, en disant que même si l'Ukraine est proche, il y a une guerre terrible en Syrie depuis 13 ans, ainsi qu'en Birmanie et «partout en Afrique». «Le monde est en guerre», a-t-il déclaré.
Le Pape François a ensuite pointé du doigt un phénomène qui le préoccupe beaucoup : une «attitude d'indifférence». Face à tant de pauvres, de réfugiés, de personnes qui souffrent en ce Noël, il y a une terrible attitude d'indifférence, a dit le Pape.
Il a rappelé l'image d'une dame en manteau de fourrure et gants ignorant les appels au secours d'une dame dans la rue à la sortie d'un restaurant. «Le pire qui puisse nous arriver est de détourner le regard», a déclaré le pape.
Un Noël triste
«S'il vous plaît, mesurez les dépenses de Noël, limitez-les» a-t-il dit. «C'est un Noël triste, un Noël de guerre. Il y a des gens qui meurent de faim. S'il vous plaît, ayez un grand cœur et ne dépensez pas comme si rien ne se passait». François a noté qu'il y a des enfants qui jouent avec des morceaux de missiles russes, alors qu'ils ont faim pendant que d'autres personnes meurent de faim.
Le Pape François a ensuite évoqué aussi le scandale de corruption qui entoure l'Union européenne. Il a souligné que nous sommes tous pécheurs, et que nous devons tous demander pardon, mais a ajouté que bien que nous soyons tous pécheurs, nous ne sommes pas tous corrompus. «Pécheur oui ; corrompu jamais» a-t-il dit, ajoutant que cette attitude l'effraie.
Notant que le Saint-Père fêtera bientôt les dix ans de son pontificat, Fabio Marchese Ragona a demandé s'il y avait quelque chose qu'il n'avait pas accompli et qu'il souhaitait faire. Il y a toujours des choses à faire, a répondu le Pape. Il a reconnu que le Conseil des cardinaux et le secrétariat à l'Économie «vont de l'avant», mais il a ajouté qu'il est toujours possible de faire davantage.
Regardez l'enfant de l'espérance
Enfin, le Pape a offert un message de Noël à tous les téléspectateurs qui l'ont écouté. «Regardez l'Enfant ; regardez l'étoile. Un enfant de plus, c'est l'espérance». Bien qu'il soit né pauvre et persécuté, Jésus a quand même apporté l'espérance.
«À chacun de vous qui écoutez, a conclu le Saint-Père, je voudrais demander au Seigneur de vous donner la tendresse d'un enfant, que nous ne perdions pas la tendresse humaine, qu'Il nous aide, et qu'Il vous donne la lumière de l'étoile».
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