Recherche

00118-n.206 inq. 01-12-2008 ok.jpg

Le Bon professeur Ratzinger

Chaque été, dans la fraicheur de sa résidence estivale, Benoît XVI a retrouvé le Ratzingerschülerkreis, ses anciens étudiants en théologie, un groupe auquel s’est ajouté au fil des ans des théologiens proches de sa pensée. Ces rencontres annuelles suffisent à rappeler combien Benoît XVI, avant d’être Pape, a toujours été théologien avide d’enseignement.

Olivier Bonnel – Cité du Vatican

Nul besoin de rappeler ici combien le cardinal Ratzinger a marqué ses contemporains par son envergure intellectuelle et théologique, mais il n’est pas interdit de se rappeler combien ce pontificat a été celui d’un enseignement, un «cours magistral»  pourrait-on dire sur ce qu’est être chrétien dans le monde contemporain.

Il y a d’abord sa manière de parler au peuple de Dieu. Lors des Angélus mais surtout des audiences générales, Benoît XVI a développé des cycles de catéchèses qui forment un ensemble cohérent, par exemple en mai 2011 où il développe une réflexion sur la prière qui s’étend sur plusieurs semaines, ou lors de l’année Saint-Paul, en 2008-2009 qui permis de mieux saisir la figure de l’apôtre des Gentils.


Des images pour enseigner

Durant près de huit ans, le Pape n’a cessé de puiser dans l’héritage intellectuel et spirituel , notamment à travers ses influences personnelles comme Saint Bonaventure ou Saint Augustin sur lesquels il a écrit une thèse. Mais c’est par l’utilisation des images et métaphores que Benoît XVI a véritablement assis sa stature de «pape-enseignant». D’une certaine manière, le ton était déjà donné au lendemain de son élection lorsque, parlant de lui-même il se présenta en«humble ouvrier dans la vigne du Seigneur».

«Les ordures ne se trouvent pas seulement dans certaines rues du monde. On trouve également des ordures dans nos consciences» lance-t-il le 2 novembre 2010 dans la salle Paul VI, faisant allusion à la crise des ordures à Naples, avant de suggérer que la lumière du Christ «nettoie et purifie».

On peut citer encore l’image du désert qu’il emploie le 11 octobre 2012, 50 ans après l’ouverture de Vatican II pour expliquer la sécularisation qui menace le monde contemporain.

Benoît XVI aura marqué aussi ces derniers jours par deux discours improvisés, le 8 février devant les séminaristes de Rome et le 13 devant les prêtres romains. Deux discours sans note aucune et pourtant d’une clarté qui a frappé ses auditeurs, où le Pape a montré sa mémoire immense et son sens du détail. Deux discours laissés comme un testament intellectuel de ce pontificat.

(Article publié en février 2013)

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

02 janvier 2023, 10:03