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Angélus: se libérer de son égo pour grandir dans l'esprit de service

Ce dimanche, le Pape commente l’Évangile de Jean (Jn 1, 29-34). Immédiatement après avoir baptisé Jésus dans le Jourdain, Jean le Baptiste qui a accompli sa mission «sait s’effacer» sans attendre une quelconque récompense. Le Pape demande aux prêtres et aux fidèles de s’inspirer de son esprit de service.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

‘L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était". Tels sont les propos de Jean le Baptiste après avoir baptisé Jésus dans le Jourdain, rapporte l’Evangile du jour. «Cette déclaration révèle l’esprit de service de Jean», déclare le Pape ce dimanche 15 janvier depuis la fenêtre du palais apostolique.

De prophète à disciple

Envoyé pour préparer la venue du Messie, Jean a prêché au peuple, il a rassemblé des disciples et les a formés pendant longtemps. «Humainement parlant, on pourrait penser qu'il recevrait une "récompense", une place de choix dans la vie publique de Jésus. Mais non», souligne François. Une fois sa mission accomplie, Jean «se retire de la scène pour laisser la place à Jésus», il sait «s’effacer» pour se mettre «humblement à l’écoute» de celui qu’il désigne comme étant ‘l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde’.

“«Jean met ses disciples sur les traces de Jésus. Il n'est pas intéressé par le fait d'avoir des adeptes, de gagner du prestige et du succès, mais il témoigne et ensuite se retire, afin que beaucoup puissent avoir la joie de rencontrer Jésus».”

Bien que ce soit difficile, Jean ne lie personne à lui-même, comme le fait «le véritable éducateur». Dans sa catéchèse, le Pape insiste sur cet esprit de service de Jean le Baptiste qui témoigne de la liberté par rapport aux attachements. Il est «naturel» de s’attacher aux rôles, aux positions, au besoin d'être estimé, reconnu et récompensé, mais souligne le Pape, «ce n’est pas une bonne chose car le service implique la gratuité, de s'occuper des autres sans bénéfice pour soi, sans arrière-pensée». François estime essentiel de savoir se mettre de côté, d'«apprendre à prendre congé: J'ai fait cette mission, je m'écarte et je laisse la place au Seigneur».

Un exemple à suivre

François appelle chacun à suivre les traces de Jean en cultivant la vertu de s’effacer au moment opportun en témoignant que le point de référence dans la vie est Jésus. Cela vaut pour tous, dans de nombreux domaines - amitié, vie de couple en communauté, mais François évoque en particulier les prêtres appelés à prêcher «non par goût du protagonisme ou de l'intérêt, mais pour accompagner les autres vers Jésus», et les parents qui doivent laisser leurs enfants libres de suivre leur propre voie après les avoir élevés aux prix de tant de sacrifices. «Se libérer des attaches de son ego et savoir s'effacer à un prix, mais c'est très important: c'est le pas décisif pour grandir dans l'esprit de service», insiste-t-il.

Faire de la place au Seigneur et aux autres

Comme il le fait souvent, François interpelle enfin les fidèles afin qu’ils procèdent à un examen d’introspection: «Sommes-nous capables de faire de la place aux autres, de les écouter, de les laisser libres, de ne pas les lier à nous en prétendant une reconnaissance? Attirons-nous les autres vers Jésus ou vers nous-mêmes? Et encore, en suivant l'exemple de Jean: savons-nous nous réjouir du fait que les gens prennent leur propre chemin et suivent leur propre appel, même si cela implique un certain détachement par rapport à nous? Nous réjouissons-nous de leurs progrès, avec sincérité et sans jalousie?». Le Pape conclue sa catéchèse en demandant l’intercession de la Vierge Marie afin qu’elle aide chacun à être libres de tout attachement, à faire de la place au Seigneur et à faire de la place aux autres.

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15 janvier 2023, 12:23

L'Angélus est une prière en mémoire du Mystère de l’Incarnation du Christ, récitée trois fois par jour : à six heures le matin, à midi et le soir vers dix-huit heures, au moment où sonne la cloche de l’Angélus. Son nom Angelus dérive du premier verset de la prière en latin : Angelus Domini nuntiavit Mariae. Elle consiste en une lecture brève de trois textes simples sur l’Incarnation du Christ, et la récitation de trois «Je vous salue Marie». Cette prière est récitée par le Pape tous les dimanches et les jours de fête à midi place Saint Pierre. Avant de réciter la prière, le Pape prononce un bref discours se référant aux Lectures du jour. Après la prière, il salue les pèlerins.

Entre Pâques et Pentecôte, l’Angélus cède sa place au Regina Coeli, une prière qui fait mémoire de la résurrection de Jésus Christ, et à la fine de laquelle le Gloria est récité trois fois.