Vie consacrée: le Pape encourage l’intériorité à l'école de saint Augustin
Le Pape François a reçu onze chanoines réguliers de saint Augustin, confédération créée en 1959 par saint Jean XXIII. Ses objectifs principaux sont d'unir les différentes branches l’Ordre dans un lien de charité, de valoriser la signification évangélique de votre charisme et de s'entraider, notamment en ce qui concerne la dimension spirituelle, la formation des jeunes, la formation permanente et la promotion de la culture.
Se prémunir contre l'autoréférentialité
«Bien que chaque congrégation jouisse d'une autonomie propre, cela n'empêche pas les statuts confédéraux de prévoir des compétences qui favorisent un équilibre entre cette autonomie et une coordination appropriée qui évite, en tout cas, l'indépendance et l'isolement», a énoncé le Saint-Père, qualifiant l'isolement «de dangereux». L’évêque de Rome a rappelé le grand soin à prendre pour se prémunir «contre la maladie de l'autoréférence» et «préserver la communion entre les différentes congrégations comme un véritable trésor». En effet, «vous savez bien que vous êtes tous dans le même bateau et que " personne ne construit l'avenir en s'isolant ou par ses seules forces, mais en se reconnaissant dans la vérité d'une communion toujours ouverte à la rencontre, au dialogue, à l'écoute et à l'aide mutuelle» (Lettre à toutes les personnes consacrées à l'occasion de l'Année de la vie consacrée, 21 novembre 2014, II, 3), a souligné François, conseillant de pratiquer la spiritualité de la rencontre, «essentiel pour vivre la synodalité dans l'Église».
Une bonne mémoire féconde
«Comme toute autre forme de vie consacrée, la vôtre aussi doit s'adapter aux circonstances des temps, des différents lieux où vous êtes présents et des cultures, toujours à la lumière de l'Évangile et de votre propre charisme». Selon François, la vie consacrée est «comme l'eau», «si elle ne coule pas, elle pourrit, elle perd son sens, elle est comme le sel qui perd sa saveur, il devient inutile (cf. Mt 5,13)». La bonne mémoire est féconde, c'est la mémoire «deutéronomique» des racines, des origines. Ainsi, recommande le Saint-Père, nous ne devons pas nous contenter «d'une mémoire archéologique», car elle nous transforme en pièces de musée, peut-être dignes d'admiration mais pas d'imitation; au contraire, assure François, la mémoire deutéronomique nous aide à vivre le présent pleinement et sans crainte pour nous ouvrir à l'avenir avec une espérance renouvelée. «Vous aussi -comme l'a écrit saint Jean-Paul II- "vous avez une histoire glorieuse à rappeler et à raconter", mais vous avez surtout "une grande histoire à construire"», a-t-il encore souligné.
Placer le Christ au centre
«Que l'Évangile soit votre vade-mecum, afin que, tout en restant éloigné de la tentation de le réduire à une idéologie, il reste toujours pour vous esprit et vie. L'Évangile nous rappelle constamment de placer le Christ au centre de notre vie et de notre mission. Cela nous ramène au "premier amour". Et aimer le Christ signifie aimer l'Église, son corps», a poursuivi le Successeur de Pierre.
C'est dans l'Église, comme nous l'enseigne saint Augustin, que nous découvrons le Christ total. Dieu nous a faits pour Lui et notre cœur est agité jusqu'à ce qu'il se repose en Lui (cf. Saint Augustin, Confessions, 1.1). Par conséquent, en tant que chanoines réguliers, «votre principale occupation est la recherche constante et quotidienne du Seigneur», leur a-t-il enjoint, les encourageant à chercher le Seigneur dans la lecture assidue de la Sainte Écriture, dans les pages de laquelle résonnent le Christ et l'Église (cf. saint Augustin, Disc. 46, 33), dans la liturgie, spécialement dans l'Eucharistie, sommet de la vie chrétienne, qui signifie et réalise l'unité de l'Église dans l'harmonie de la charité, dans l'étude et le travail pastoral ordinaire, ou même, les réalités de notre temps, si elles sont dépourvues de toute mondanité.
Autant de chemins, qui supposent l'intériorité, la connaissance et l'amour du Seigneur, à l'école de saint Augustin: «Ne sors pas de toi-même, entre constamment en toi-même; la vérité habite dans l'homme intérieur» (cf. De Vera Religione, 39.72 ; Confessions, 3.6.11).
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