Le Pape a reçu une délégation universitaire de Géorgie
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Cette audience fut d’abord pour le Pape François l’occasion d’évoquer son voyage apostolique en Géorgie en 2016, sa rencontre avec le patriarche orthodoxe Élie II dans un contexte de dialogue œcuménique dans lequel s’inscrit l’université Sulkhan-Saba Orbeliani de Tbilissi, qui fête ses vingt ans, dans les domaines de la culture et de l’éducation. L’éducation, il en est évidemment beaucoup question lors de cette rencontre. Elle «aide les jeunes générations à grandir, en découvrant et en cultivant les racines les plus fécondes, de manière à ce qu’elle porte des fruits», ce qui correspondant aux yeux du Pape, à l’identité de la Géorgie, «jeune pays mais à l’histoire ancienne, terre bénie du ciel».
Le mot «éducation» en géorgien vient de «lumière» et «évoque le passage de l’obscurité de l’ignorance à la luminosité de la connaissance», explique François. Il est aussi lié au mot «baptême», précise-t-il. L’éducation est donc comme une lampe qui ne modifie rien quand elle est allumée mais qui «change l’aspect de toute chose». Elle permet aussi, via l’étude, de se connaitre soi-même, ce qui est important pour la foi, relève le Saint-Père.
Résilience des Géorgiens grâce à la culture
Elle est d’autant plus bénéfique que «dans le monde, s’épaississent les ténèbres de la haine qui souvent viennent de l’oubli et de l’indifférence», regrette-t-il. Face à cela, «la culture et l’éducation restituent la mémoire du passé et font la lumière sur le présent». Et «la culture géorgienne invite à tenir allumée la lampe de l’éducation et à tenir ouverte la fenêtre de la foi, parce que toutes les deux illuminent les pièces de la vie» poursuit le Pape.
Cela est d’autant plus vrai dans un pays soumis à des invasions et des dominations étrangères, constate François qui évoque spécifiquement «ce morceau de terre qui vous a été pris» récemment, en 2008, lors de l’intervention armée russe en Ossétie du Sud. «Votre peuple, joyeux et courageux, accueillant et amoureux de la vie, a su cultiver, même dans les périodes les plus sombres, une attitude positive justement grâce à sa foi et à sa culture».
La contribution des catholiques
L’Église catholique a su apporter sa contribution notamment via cette université Sulkhan-Saba Orbeliani que le Saint-Père invite à poursuivre sa mission de créer des espaces et des ponts au service des Géorgiens comme son nom l’évoque: Sulkhan-Saba Orbeliani était un diplomate géorgien renommé. Pour François, il n’y a pas de doute: «l’humanisme typique géorgien, dans son unicité et beauté, mérite d’être apprécié ailleurs, pour son art, sa littérature, sa musique et toutes les nombreuses autres expressions pertinentes qui pourront s’enrichir à travers la confrontation respectueuse avec les autres cultures». La culture, comme la lumière, «ouvre les horizons et repousse les frontières».
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