Angélus: le Pape exhorte à «prendre soin de la soif des autres»
Françoise Niamien – Cité du Vatican
«Ce dimanche, l'Évangile nous présente l'une des rencontres les plus belles et les plus fascinantes de Jésus, celle avec la samaritaine (cf. Jn 4, 5-42)» a d’emblée fait remarquer le Pape François, soulignant que cette scène qui montre Jésus assoiffé et fatigué et qui, comme un mendiant, demande à se désaltérer est «une image de l'abaissement de Dieu: en Jésus, Dieu s'est fait l'un de nous; assoiffé comme nous, il souffre de la même soif que nous».
Une soif de l’amour des hommes
Toutefois, la soif de Jésus, a expliqué le Saint-Père, n'est pas «seulement physique, elle exprime les soifs les plus profondes de notre vie: c'est avant tout une soif de notre amour. Et elle apparaîtra au moment culminant de la passion, sur la croix; là, avant de mourir, Jésus dira: "J'ai soif" (Jn 19,28)».
Face à la Samaritaine à l’heure la plus chaude de la journée, Jésus, assoiffé d'amour, étanche notre soif par l'amour. «Et il fait avec nous ce qu'il a fait avec la Samaritaine: il vient à nous dans notre vie quotidienne, il partage notre soif, il nous promet l'eau vive qui fait jaillir en nous la vie éternelle (cf. Jn 4,14) »,commente François.
Étanchez les nombreuses soifs
Poursuivant, l’évêque de Rome a abordé un second aspect de la demande de Jésus: «Donne-moi à boire» qui selon lui «n’est pas seulement une demande à la Samaritaine mais un appel parfois silencieux - qui s'élève chaque jour vers nous et nous demande de prendre soin de la soif des autres».
Ces autres, a t-il relevé, sont ceux qui «dans la famille, sur le lieu de travail, dans les autres lieux que nous fréquentons, ont soif de proximité, d'attention, d'écoute; ceux qui ont soif de la Parole de Dieu et qui ont besoin de trouver dans l'Église une oasis où ils peuvent s'abreuver», a ajouté le Pape.
François a souligné que la demande du Christ à la Samaritaine: «Donne-moi à boire», est également l'appel de «notre société, où la précipitation, la course à la consommation et l'indifférence génèrent l'aridité et le vide intérieur». Et aussi, a insisté le Souverain pontife, «le cri de tant de frères et sœurs qui manquent d'eau pour vivre, alors que nous continuons à polluer et à dégrader notre maison commune».
L’assurance d’avoir de l’eau vive
Face à ces défis, le Pape a assuré que l’Évangile de ce troisième dimanche de Carême offrait à chacun «l'eau vive», qui peut faire des chrétiens, une source de rafraîchissement pour les autres. Ainsi, comme la Samaritaine, qui a laissé son amphore au puits et est allée appeler les gens du village, «nous aussi nous ne penserons plus seulement à nous désaltérer, mais avec la joie d'avoir rencontré le Seigneur, nous pourrons désaltérer les autres; comprendre leur soif et partager l'amour qu'Il nous a donné».
«Aujourd'hui, nous pouvons donc nous demander, s’est -il interrogé: ai-je soif de Dieu, est-ce que je me rends compte que j'ai besoin de son amour comme de l'eau pour vivre? Est-ce que je me préoccupe de la soif des autres ?». Le Pape pour conclure son exhortation a invité à méditer sur ces questions nécessaires pour chacun des chrétiens, dans cette marche vers Pâques.
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