Audience générale: «tout baptisé participe à la mission de l’Église»
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Le Saint-Père, qui après une pause hivernale retrouve à nouveau les pèlerins sur la place Saint-Pierre et non plus dans la salle Paul VI, a d’abord rappelé que le premier “concile” de l’histoire de l’Église avait été convoqué à Jérusalem «pour une question liée à l’évangélisation, c’est-à-dire l’annonce de la Bonne Nouvelle aux non juifs».
Au XXème siècle, le Concile œcuménique Vatican II a quant à lui présenté l’Église «comme Peuple de Dieu pèlerin dans le temps et par nature missionnaire». Entre le premier et le dernier Concile, il existe «un pont dont l’architecte est l’Esprit Saint», a-t-il relevé.
Des tentations à fuir
Le Concile Vatican II insiste sur le fait qu’«évangéliser est toujours un service ecclésial, jamais solitaire, jamais isolé ou individualiste», ne versant jamais non plus dans le prosélytisme. En effet, «l’évangélisateur transmet toujours ce que lui-même a reçu», car «le dynamisme ecclésial de transmission du Message» est un engagement et «garantit l’authenticité de l’annonce chrétienne». Aussi peut-on affirmer que la dimension ecclésiale de l’évangélisation est «un critère de vérification du zèle apostolique». Et le Pape de mettre en garde contre la «tentation» d’agir en solitaire ou «de suivre des chemins pseudo-ecclésiaux plus faciles, d'adopter la logique mondaine des chiffres et des sondages, de compter sur la force de nos idées» et de relations influentes. L’essentiel est d’être animé par l’Esprit Saint.
François a ensuite proposé de parcourir le décret Ad gentes du Concile Vatican II, ce «document sur l’activité missionnaire de l’Église». Le texte conciliaire souligne que «l’amour de Dieu le Père» est une source et «a pour destinataire tout être humain», agissant «aussi bien chez les baptisés que chez les non-baptisés». «L’amour de Dieu n’est pas seulement pour un petit groupe», a insisté le Pape.
Suivre le chemin du Seigneur
C’est le devoir de l’Église «de poursuivre la mission du Christ», a poursuivi le Saint-Père. Le décret invite pour cela à suivre fidèlement la «même voie qu’a suivie le Christ lui-même», sous la conduite de l’Esprit Saint, «la voie de la pauvreté, de l’obéissance, du service et de l’immolation de soi jusqu’à la mort, dont il est sorti victorieux par sa résurrection» (AG, 5).
Le sens ecclésial du zèle apostolique – qui n’est pas «un enthousiasme» mais une «grâce de Dieu» - de chaque disciple-missionnaire est ainsi mieux compris, a expliqué le Successeur de Pierre, «car dans le Peuple de Dieu pèlerin et évangélisateur, il n’y a pas de sujets actifs ni de sujets passifs». En vertu «du Baptême reçu et de l’incorporation à l’Église, tout baptisé participe à la mission de l’Église et, en elle, à la mission du Christ Roi, Prêtre et Prophète», a-t-il souligné. Cette certitude n’est pas une invitation à «devenir sclérosés ou fossilisés», mais au contraire à rechercher avec créativité «de nouvelles façons de rendre service à l'Évangile et à l'humanité». Car «l’évangélisation est un service», a répété le Pape.
«Revenir à l'amour originel du Père et aux missions du Fils et du Saint Esprit», a enfin déclaré François, pousse à «reconnaître la gratuité du don de la plénitude de vie à laquelle nous sommes appelés». Et de conclure en priant pour que chacun puisse rendre grâce pour le trésor de la foi reçue, et le transmettre aux autres.
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