Le Pape invite à rechercher la douceur de charité
Myriam Sandouno - Cité du Vatican
Accueillant les membres de la congrégation de Saint-Joseph, et remerciant le Père Tullio Locatelli qui en est le supérieur général, ainsi que les évêques présents, le Pape a dans son discours, abordé trois aspects importants: la primauté de l'amour de Dieu, de l'attention au monde en mutation et de la douceur paternelle de la charité.
L’amour de Dieu
Le Saint-Père a expliqué que l'expérience de l'amour de Dieu a profondément marqué la vie de saint Léonard Murialdo, fondateur de la congrégation. Il l'a sentie en lui, a-t-il dit, forte, concrète, irrésistible, comme il en témoigne lui-même en écrivant: «Dieu m'aime. Quelle joie! [Il ne m'oublie jamais, il me suit et me guide toujours», invitant ses frères et sœurs à se laisser d'abord aimer par Dieu. «Se laisser aimer par Dieu: voilà le secret de sa vie et de son apostolat», a rappelé François, exhortant à se laisser aimer par Dieu pour être des témoins crédibles de son amour. «Laissons son amour guider nos affections, nos pensées et nos actions», a conseillé le Souverain pontife.
L’attention au monde
Le Pape a aussi évoqué d’autres qualités de saint Léonard Murialdo, notamment son attention et sa sensibilité aux besoins des hommes et des femmes de son temps. Cet homme profondément mystique, a su remarquer l'existence de nouvelles difficultés, graves et souvent cachées, autour de lui, et n'a pas hésité à s'en occuper. Il s’est mis au service de jeunes travailleurs, leur apprenant à planifier leur avenir, à faire entendre leur voix et à s'entraider, se faisant le porte-parole de la parole prophétique de l'Église, dans un monde dominé par les intérêts économiques et de pouvoir, en donnant la parole aux plus marginalisés.
Pour François, il «est alors en mesure de saisir la valeur des laïcs dans la vie et l'apostolat du peuple de Dieu». Dans la seconde moitié du XIXe siècle, a rappelé le Pape, un siècle avant le Concile Vatican II, il déclarait: «le laïc, quelle que soit sa classe sociale, peut être [...] non moins apôtre que le prêtre, et dans certains milieux, plus que le prêtre».
Soulignant que «c'était un homme de Dieu intelligent et ouvert», François a invité les laïcs, les religieux et religieuses, sur des chemins communs de prière, de discernement et de travail, à cultiver la même passion et le même courage, pour être des artisans de justice et de communion.
La douceur paternelle de la charité
Poursuivant, le Pape François a mis l’accent sur une dernière valeur importante: la douceur paternelle de la charité. Saint Léonard disait, a rappelé le successeur de Pierre: «La charité, c'est regarder et dire ce qu'il y a de beau en chacun, c'est pardonner du fond du cœur, c'est avoir la sérénité du visage, l'affabilité, la douceur».
Le Pape a exhorté les membres de la congrégation de Saint-Joseph Giuseppini del Murialdo, à rechercher cette douceur paternelle de la charité, à la vivre ensemble dans un esprit de fraternité, l’exerçant également à l'égard de tous. François a ainsi invité à prendre pour modèle la Vierge Marie: «Soyez comme Marie notre Mère, à la fois forte dans le témoignage, et douce dans l'amour», a-t-il lancé.
«De même que sans la foi on ne plaît pas à Dieu, de même sans la douceur on ne plaît pas au prochain», affirmait saint Léonard Murialdo.
François pour terminer, est revenu sur son invitation à la sainteté: «Faites-vous saints», disait-il, «et dépêchez-vous..... Car le saint a un regard clairvoyant, rend la vie plus humaine, communique l'espérance et la confiance et sait partager son expérience que Dieu est Amour».
Saint Léonard Murialdo a fondé la pieuse congrégation de saint Joseph Giuseppini del Murialdo, le 19 mars 1873, pour le soin et la formation, en particulier des jeunes travailleurs. Il l'a fait à Turin dans un contexte difficile, marqué par beaucoup de pauvreté morale, culturelle et économique, face à laquelle il n'est pas resté indifférent: il a relevé le défi et s'est mis au travail.
C'est ainsi qu'est née une réalité qui, au cours d'un siècle et demi, s'est enrichie de personnes, d'œuvres, d'expériences culturelles différentes et, surtout, de beaucoup d'amour. Une réalité composée aujourd'hui d'environ cinq cents religieux et religieuses et, en outre, des sœurs murialdines de Saint-Joseph - auxquelles le Pape François a adressé ses vœux, à l'occasion du soixante-dixième anniversaire de leur fondation -, de l'Institut séculier et de plusieurs laïcs, tous unis dans une seule et même famille. «La semence déposée par Dieu dans l'Église par les mains généreuses de saint Léonard Murialdo a beaucoup grandi», s’est réjoui le Pape.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici