Le Pape exhorte à l’amour de l’accueil du migrant
Vatican News
«Je tiens tout d'abord à vous féliciter, chères sœurs, pour cette initiative par laquelle vous avez mis votre charisme, votre expérience et vos structures au service de ceux qui, de diverses manières, travaillent dans le domaine de l’accueil: un domaine riche de valeurs et de spiritualité, mais aussi traversé par les drames de notre temps», a commencé François avant de proposer aux participants de la conférence de la "Chaire de l'hospitalité" des pistes de réflexion sur l’accueil, inspirées par l'encyclique Fratelli Tutti.
L’accueil, un monde ouvert
«L'accueil est l'un des traits qui caractérisent ce que j'ai appelé " un monde ouvert " (cf. FT, chap. III) . L'encyclique Fratelli Tutti est un appel à "penser et générer un monde ouvert" (ibid.), et vous répondez à cet appel: vous le faites par le travail que vous accomplissez chaque jour, sans clameur, sans allumer les projecteurs, et vous le faites aussi par ces rencontres de formation».
François estime que pour pouvoir générer de l'accueil, il faut aussi penser l'accueil. C'est la grande valeur des moments comme celui que vous vivez, où vous approfondissez ensemble sous l’aspect «anthropologiques, éthiques, religieux, historiques, etc», a-t-il indiqué. Mais pour le Pape cette "Chaire" n'est pas un laboratoire aseptisé où l'on élabore des formules abstraites: «c'est un moment de réflexion inséparable du travail sur le terrain» a-t-il soutenu.
L'accueil, une expression de l'amour
S’appuyant un premier passage de l'encyclique Fratelli tutti, le Saint-Père a invité les participants à cette formation sur l'accueil à «l’amour qui fait tendre la communion universelle». Personne ne mûrit ni n'atteint sa plénitude en s'isolant a-t-il conseillé, soulignant que l’amour par sa dynamique même, exige une ouverture progressive, une plus grande capacité d'accueil, dans une aventure sans fin qui fait converger toutes les périphéries vers un plein sens d'appartenance réciproque.
L'accueil pour François «est une expression de l'amour, de ce dynamisme d'ouverture qui nous pousse à prêter attention à l'autre, à chercher le meilleur pour sa vie et qui, dans sa pureté, est la charité infusée par Dieu». Aux yeux de l’évêque de Rome, dans la mesure où elle est imprégnée de cette attitude d'ouverture et d'accueil, une société devient capable d'intégrer tous ses membres, même ceux qui, pour diverses raisons, sont des «étrangers existentiels» ou des «exilés cachés», comme le sont parfois les personnes handicapées ou les personnes âgées, a encore souligné François.
La gratuité qui accueille
Se référant à un deuxième passage de Fratelli Tutti (141), le Pape a mis un accent particulier sur la gratuité de l’accueil en faisant allusion au migrant qui est «perçu comme un usurpateur qui n'offre rien». Ainsi, on en vient naïvement à penser que les pauvres sont dangereux ou inutiles et que les puissants sont de généreux bienfaiteurs. «Seule une culture sociale et politique qui inclut l'accueil libre peut avoir un avenir» prévient-il.
L'aspect de la gratuité est essentiel pour générer la fraternité et l'amitié sociale a notamment indiqué François. Dans la suite de son discours le Pape a rappelé qu’on parle souvent de la contribution que les migrants donnent ou peuvent donner aux sociétés qui les accueillent.
«C'est vrai et c'est important. Mais le critère fondamental ne réside pas dans l'utilité de la personne, mais dans la valeur en soi qu'elle représente. L'autre mérite d'être accueilli non pas tant pour ce qu'il a, ou peut avoir, ou peut donner, mais pour ce qu'il est», a conclu le Souverain Pontife.
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