Le Pape avec les membres du Projet Policoro, samedi 18 mars. Le Pape avec les membres du Projet Policoro, samedi 18 mars.  

Le Pape invite les jeunes Italiens à œuvrer pour une politique vertueuse

François a reçu samedi matin les membres du "Projet Policoro", un réseau créé par la conférence épiscopale italienne afin de fournir aux jeunes des opportunités de travail dans les régions du Sud du pays. Le Saint-Père les a encouragés à s'engager pour "une meilleure politique", revenant sur son encyclique Fratelli tutti.

Vatican News

En recevant les jeunes du projet Policoro, le Pape a d’abord rappelé le sens de cette initiative, «venue d’en bas», afin de se former au service de la politique et de la société. Cette année, a dit François, «vous avez choisi la paix comme thème. C'est un thème qui ne peut pas être absent de la formation sociopolitique et qui, malheureusement, est aussi urgent en raison de la situation actuelle. La guerre, chers amis, est l'échec de la politique».

La guerre, a poursuivi le Souverain pontife «nous fait prendre conscience de l'absurdité de la course aux armements et de leur utilisation pour la résolution des conflits». Nous avons donc besoin d'une «meilleure politique» a lancé le Pape, citant son encyclique Fratelli tutti.

François est ensuite revenu sur la politique, qui aujourd’hui, selon lui, «n'a pas bonne réputation, surtout auprès des jeunes». Les causes de cette défiance sont nombreuses: corruption, inefficacité, décalage avec la vie des gens.

Le Pape a cité l’épisode, tiré du livre des Rois dans l’Ancien Testament où Achab, roi d’Israël s’accapare illégalement la vigne de Naboth, via l’entremise de sa femme Jezabel qui fera faussement accuser Naboth. «Achab représente la pire des politiques, celle qui poursuit non pas le bien commun mais des intérêts particuliers et qui utilise tous les moyens pour les satisfaire» a souligné François.

La politique n’est pas un instrument de domination

«La politique qui exerce le pouvoir comme une domination et non comme un service est incapable de se soucier des autres, piétine les pauvres, exploite la terre et règle les conflits par la guerre» a encore souligné le Saint-Père aux jeunes de Policoro, qui a choisi un autre exemple biblique «positif», celui de Joseph.

«Joseph ne se comporte pas comme un maître, mais comme un père, a expliqué le Pape; il ne cherche pas son propre intérêt mais celui du peuple, paie de sa personne pour le bien commun, devient un artisan de paix, tisse des relations capables d'apporter du neuf à la société».

Faire fleurir les rêves

Ces deux exemples bibliques nous aident à comprendre ce que la spiritualité peut nourrir en politique a encore souligné le Pape. «Je n'en soulignerai que deux aspects: la tendresse et la fécondité. La tendresse est l'amour qui devient proche et concret (…), la fécondité est faite de partage, de vision à long terme, de dialogue, de confiance, de compréhension, d'écoute, de temps consacré, de réponses prêtes et non différées».

François a achevé son discours en posant aux jeunes des questions «que tout bon politicien devrait se poser» et qui se retrouvent dans Fratelli tutti: «Combien d'amour ai-je mis dans mon travail ? De quelle manière ai-je fait progresser le peuple? Quelle empreinte ai-je laissée dans la vie de la société? Quels liens réels ai-je construits? Quelles forces positives ai-je libérées? Quelle paix sociale ai-je semée? Qu'ai-je produit dans le lieu qui m'a été confié?».

La participation des jeunes «ne doit pas être le consensus électoral ou le succès personnel» a-t-il conclu, «mais d'impliquer les gens, de générer l'esprit d'entreprise, de faire fleurir les rêves, de faire sentir aux gens la beauté de l'appartenance à une communauté».

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18 mars 2023, 11:08