François encourage les religieuses et les met en garde contre l’amertume
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Les femmes ont été les premières témoins de la Résurrection du Christ; elles ont choisi de cheminer avec les autres par la suite; et leur rencontre avec Jésus Ressuscité a rempli leur cœur d’espérance et les a fait devenir des génératrices d’espérance. Le Pape François a utilisé le thème de la 70e assemblée générale de l’Union des supérieures majeures d’Italie, «En chemin synodal, femmes témoins du Ressuscité», comme ligne rouge de son discours aux trois cents supérieures qu’il a reçues en audience jeudi 13 avril en salle Clémentine du Palais apostolique.
Les femmes, premiers témoins du Christ Ressuscité
Les femmes, qui furent les premières disciples à témoigner de la Résurrection du Christ, «nous rappellent toujours de nouveau avec leur audace que Jésus Christ peut aussi rompre les schémas ennuyeux dans lesquels nous prétendons l’emprisonner et nous surprendre avec sa constante créativité divine», a souligné d’entrée le Pape. «Courageuses», elles se sont laissées «surprendre et pousser par la force et par la lumière du Ressuscité et se sont mises en chemin pour le chercher».
Leur attitude démontre le fait qu’en retournant à la source de l’Évangile, de nouveaux chemins apparaissent ou des «méthodes créatives». «On prie un peu, on voit ce que nous dit le Seigneur dans l’Évangile et pam, de là nous vient une inspiration et de là sort un nouveau chemin, parfois une famille religieuse en sort, parfois on prend des décisions qui semblent effrayantes, mais non», s’est exclamé François. Chacune, dans son propre charisme, doit se poser la question de savoir que faire. «Et les femmes font bien cela, elles savent créer de nouveaux chemins, elles savent donner, elles sont courageuses», a-t-il ajouté.
Le Synode n'est pas un parlement
Incontournable en cette période de préparation du Synode sur la synodalité, le Pape a souligné que «la présence de Jésus ne nous enferme pas en nous-même, il nous pousse vers la rencontre avec les autres et vers la décision de cheminer avec les autres». Les femmes qui trouvent le tombeau du Christ vide, choisissent cette voie, parce que «être généreuses, c’est le propre des femmes, c’est comme cela», le fait d’être femme, «c’est de donner la vie, d’ouvrir les routes, d’appeler les autres» a-t-il insisté.
Cheminer ensemble est la signification littérale du synode. François a tenu cependant à faire une précision: «Le chemin dans un esprit synodal c’est d’écouter, de prier et de cheminer», ce n’est pas s’enfermer de nouveau, ce n’est pas un «parlement» où l’on dit, comme il l’a vu dans certaines propositions, que «nous devons prendre cette décision, ceci, cela». Ce n’est pas non «un recueil d’opinions». «Le chemin synodal c’est l’Esprit Saint: c’est Lui le chef, c’est Lui le protagoniste», a-t-il insisté. «Et les femmes, dans cette dynamique, avancent avec les pasteurs même quand très souvent vous ne vous sentez pas valorisées et parfois comprises, et vous êtes disponibles pour écouter, rencontrer, dialoguer et mener des projets ensemble», a-t-il ajouté.
Attention à l'amertume, «liqueur du diable»
L’espérance, «la plus petite mais la plus forte des virtus, qui ne déçoit pas jamais», à ne pas confondre avec l’optimisme ou le bon sens, nous manque, a regretté François. Or, c’est la rencontre avec Jésus qui remplit d’espérance et qui nous en fait devenir des semeurs. Le Pape a donc encouragé les sœurs à rester fidèles à l’appel parce que le Seigneur est fidèle, et salue leurs nombreux projets qui parlent de leur «dévouement plein d’espérance».
Avant de quitter les supérieures majeures, le Pape a tenu à les mettre en garde contre «les maladies de la vie consacrée», et en particulier celle de «l’amertume», «liqueur du diable» qui nous cuisine de l’intérieur. «Quand on cultive le vinaigre au lieu du sucre, quelque chose ne fonctionne pas», a-t-il expliqué, invitant les supérieures, quand elles voient une sœur dans cette situation, à l’aider à en sortir. Laissez seulement faire l’Esprit qui nous donne cette douceur qui est une douceur spirituelle. Et, comme il le fait avec chacun de ses interlocuteurs, François a demandé à son auditoire: «Priez toujours pour moi comme d’habitude, non? Parce que ce travail n’est pas du tout facile!».
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