Le Pape avec des membres de la  Conférence  des Instituts Missionnaires  d'Italie Le Pape avec des membres de la Conférence des Instituts Missionnaires d'Italie 

La mission est «l’oxygène de la vie chrétienne, un mystère de grâce»

En recevant jeudi 11 mai, en audience, la Conférence des instituts missionnaires en Italie à l’occasion du 50ème anniversaire de sa fondation, François a rappelé que «la mission est l'oxygène de la vie chrétienne… elle est avant un mystère de grâce». Cet institut «promeut la mission ad gentes, qui se fait la voix de milliers de missionnaires et de femmes missionnaires qui, en se consacrant à l'annonce du Christ ».

Françoise Niamien - Cité du Vatican

«Je suis heureux de vous accueillir à l'occasion de votre cinquantième anniversaire de fondation». Une joie exprimée par le Saint-Père alors qu’il recevait en audience au Vatican des membres de la Conférence des instituts missionnaires d'Italie qui, en cette année 2023, célèbre le jubilé d’or de sa fondation.
Dans un discours, François leur a tout d’abord indiqué que «toute l'Église est missionnaire et l'œuvre d'évangélisation est un devoir fondamental du Peuple de Dieu» (Ad gentes, 35).
C'est pourquoi, a-t-il dit, «dans l'exhortation apostolique Evangelii gaudium, j'ai invité les chrétiens à se constituer "dans toutes les régions de la terre en "état permanent de mission».

La mission, l’oxygène de la vie chrétienne

«Pour l'Église, l'annonce n'est pas un aspect facultatif ou marginal, mais une dimension vitale, car elle naît apostolique et missionnaire, façonnée par l'Esprit Saint en tant que communauté "sortante"» (cf. Catéchèse, 15 mars 2023) a mentionné François, soulignant que la mission est l'oxygène de la vie chrétienne qui, sans elle, tombe malade et se dessèche (cf. ibid.), et devient «laide, laide, laide» a-t-il insisté.
C’est pourquoi il a encouragé ces missionnaires à aller de l’avant avec courage «afin que la force de l'Esprit trouve toujours dans l'Église et dans le monde des esprits et des cœurs désireux de semer la Parole et d'apporter à tous la joie du Seigneur ressuscité, en brisant les barrières et en favorisant la construction d'une société fondée sur les principes évangéliques de la charité, de la justice et de la paix».

La charité comme style

Poursuivant son discours, l’évêque de Rome a également rappelé que c'est précisément dans les années de la fondation de la Conférence des Instituts Missionnaires en Italie que saint Paul VI, parlant de la mission, en a évoqué certaines dimensions fondamentales : «le témoignage de vie, la prédication de la Parole, la catéchèse et la célébration des Sacrements (cf. Evangelii Nuntiandi, 40-48)».
Fondée sur ces piliers et animée par l'Esprit Saint, la première communauté chrétienne y a puisé inspiration et vigueur pour l'annonce de l'Évangile (cf. Ac 2, 42-47). «Que ce soit aussi votre style» a conseillé François.
«Il ne s'agit pas de faire du prosélytisme: ce n'est pas chrétien. Non, le style est le suivant: annoncer le Christ avant tout par le témoignage de la vie». C'est pourquoi «je vous recommande de cultiver avant tout la charité dans et entre vos communautés, dans et entre vos instituts, en harmonisant les différences de culture, d'âge, de mentalité, afin que, dans la communion, chaque charisme soit au service de tous» (cf. 1 Co 12, 4-7 ; Catéchèse, 1er octobre 2014). Et le Pape François de poursuivre en les invitant à prendre «à cœur l'accueil des pauvres et des petits, entre vous et envers les personnes que vous servez dans votre ministère, dans un esprit d'inclusion et de service. Que ce soit votre première annonce joyeuse de Pâques».

Se nourrir de la parole de Dieu et de la prière.

«À cette fin, comme les premiers disciples, ne négligez pas de nourrir votre vie et votre apostolat de la Parole de Dieu, de l'Eucharistie et de la prière» a encore conseillé l’évêque de Rome. Car dit-il, «la mission, comme la communion, est avant tout un mystère de Grâce. Elle n'est pas notre œuvre, mais celle de Dieu; nous ne la faisons pas seuls, mais mus par l'Esprit et dociles à son action».
«La mission et la communion naissent de la prière, sont façonnées jour après jour par l'écoute de la Parole de Dieu - écoute faite dans la prière - et ont pour but ultime le salut des frères et sœurs que le Seigneur nous confie. Sans ces fondements, a relevé le Souverain pontife, elles deviennent vides et finissent par se réduire à une simple dimension sociologique ou d'assistance».
François insiste sur le fait que «l'Église n'est pas intéressée à faire du welfarisme... Aider, oui, mais avant tout évangéliser, témoigner: si vous faites du welfarisme, qu'il vienne du témoignage, mais pas des méthodes de prosélytisme».
C'est pourquoi, «non seulement votre vie et votre travail missionnaire, mais aussi vos projets, vos réunions et vos décisions doivent toujours être marqués par l'écoute de la Parole, la célébration eucharistique et la prière. Ensemble et individuellement, confiez tout à Dieu, en purifiant vos cœurs et les institutions dans lesquelles vous travaillez de tout ce qui peut entraver l'action libre et créative de l'Esprit» a également recommandé le Saint-Père.

Avant de conclure son discours, le Pape François a souligné un autre passage d'Evangelii gaudium, où il est rappelé que la mission n'est pas une affaire ou un projet d'entreprise, ni une organisation humanitaire ou un prosélytisme. Il s’agit, a-t-il souligné, de quelque chose de beaucoup plus profond, qui échappe à toute mesure (cf. n° 279). «C'est une invitation à nous dépenser avec engagement, avec créativité et générosité, mais sans nous décourager si les résultats ne correspondent pas aux attentes; à donner le meilleur de nous-mêmes, sans nous épargner, mais en confiant tout avec confiance aux mains du Père; à tout donner, mais en Lui laissant le soin de rendre nos efforts aussi fructueux qu'Il le souhaite (cf. ibid.)».

 


 

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11 mai 2023, 15:58