Audience générale: Matteo Ricci, modèle d’esprit missionnaire et de cohérence
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Continuant son cycle de catéchèses sur «la passion pour l’évangélisation, le zèle apostolique du croyant», le Pape François a choisi de mettre en avant un de ses confrères désormais vénérable, le prêtre jésuite Matteo Ricci.
La foi en dialogue avec la culture
Un «grand exemple de zèle apostolique», a-t-il affirmé, né au XVIe siècle à Macerata, dans les Marches italiennes, entré dans la Compagnie de Jésus enthousiasmé par les récits des missionnaires, et rêvant d’Extrême-Orient. La Chine n’avait plus reçu de missionnaires après la tentative de saint François-Xavier. Avec un confrère, Matteo Ricci se prépara «très bien», par l’étude de la langue et des coutumes chinoises. Ils mirent dix-huit ans pour arriver à Pékin.
«Avec persévérance et patience, animé d'une foi inébranlable, Matteo Ricci a su surmonter les difficultés et les dangers, la méfiance et l'opposition», a souligné François.
Sa méthode était celle «du dialogue et de l’amitié avec tous» - sa première œuvre fut un Traité sur l’amitié -, ce qui lui permit d’annoncer la foi chrétienne. Se faisant proche des lettrés, il a pu présenter le christianisme «en dialogue positif avec leur sagesse confucéenne et les coutumes de la société chinoise», comme les Pères de l’Église l’avaient fait avec la culture grecque. «Cela s’appelle une attitude d’inculturation», a précisé le Pape.
Un homme crédible
Matteo Ricci, grand scientifique, avait un profond désir d’annoncer l’Évangile. Sa crédibilité scientifique lui a donné l’occasion de proposer les vérités de la foi chrétienne. Mais plus que sa science et sa doctrine, «c'est son témoignage de vie religieuse, de vertu et de prière», sa charité et son humilité qui ont conduit beaucoup de ses amis chinois à embrasser la foi catholique. «Ce qui attire les personnes est le témoignage de cohérence», a insisté le Saint-Père.
Consumé par la mission, il meurt en 1610 à Pékin, à 57 ans.
«L'esprit missionnaire de Matteo Ricci est un modèle vivant aujourd'hui», a enfin expliqué François. «Son amour pour le peuple chinois est un modèle», mais ce qui frappe avant tout, «c'est la cohérence de sa vie, (…) il est grand parce qu'il a été cohérent avec sa vocation, cohérent avec son désir de suivre Jésus-Christ». Et François de conclure en invitant chaque fidèle à s’interroger «en son for intérieur» sur sa propre cohérence de vie.
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