Le Pape encourage l'Église italienne sur son chemin synodal
Après avoir ouvert le 22 mai l’assemblée plénière de printemps des évêques italiens, le Pape François les a rencontrés une nouvelle fois jeudi 25 mai dans la salle Paul VI du Vatican en compagnie des référents du synode sur la synodalité au sein de chaque diocèse du pays.
François a d’abord rappelé que ce parcours synodal s’inscrivait dans un vaste mouvement qui concernait l’Église tout entière. «Ce voyage a commencé il y a 60 ans, lorsque St Paul VI a réalisé, à la fin du Concile, que l'Église occidentale avait perdu la synodalité, et qu'il a créé le Secrétariat du Synode des évêques», a-t-il rappelé. «Comme nous le savons, il ne s'agit pas de demander l'avis des gens ou même d'être d'accord, c'est quelque chose d'autre».
Le Pape a souhaité ainsi encourager l’Église italienne à poursuivre sur ce chemin, développant trois axes de réflexion. En premier lieu «continuer à cheminer», car «la vie chrétienne est un chemin» sur lequel il faut continuer à se laisser guider par l’Esprit-Saint. Le visage d’une Église en marche, a-t-il poursuivi est marqué par «l’humilité, le désintérêt et la béatitude».
Marcher à la rencontre des hommes et femmes de notre temps
En revanche, a mis en garde l’évêque de Rome, «une Église alourdie par les structures, la bureaucratie et le formalisme aura du mal à marcher dans l'histoire, en phase avec l'Esprit, restera sur place et ne pourra pas marcher à la rencontre des hommes et des femmes de notre temps».
Deuxième exhortation du Souverain pontife: «faire Eglise ensemble». Il s’agit d’une urgence que nous ressentons toujours soixante ans après la fin du Concile Vatican II. François a mis en garde contre la tentation de «séparer quelques acteurs qualifiés dans l’Église du reste du peuple des fidèles».
L’Église est le peuple de Dieu et en vertu du baptême, chacun est devenu un disciple missionnaire et par aconséquent, chacun est appelé à apporter son charisme et sa vocation pour le bien de tous. «Nous avons besoin de communautés chrétiennes dans lesquelles l'espace est élargi, où chacun peut se sentir chez lui, où les structures et les moyens pastoraux favorisent non pas la création de petits groupes, mais la joie d'être et de se sentir coresponsables» a encore expliqué le Pape aux évêques italiens.
Faire de la place à ceux dont la voix est ignorée
Troisième conseil du Souverain pontife enfin: l’invitation à «être une Église ouverte». Il est important selon François de «redécouvrir la coresponsabilité dans l'Église», qui n’est «pas mettre en œuvre des logiques mondaines de répartition du pouvoir, mais cultiver le désir de reconnaître l'autre dans la richesse de ses charismes et de sa singularité».
«C'est ainsi, a poursuivi le Pape, que l'on peut trouver une place pour ceux qui luttent encore pour faire reconnaître leur présence dans l'Église, ceux dont la voix est couverte, voire étouffée ou ignorée, ceux qui se sentent inadéquats, peut-être parce qu'ils ont des parcours de vie difficiles ou complexes».
«Nous devrions nous demander dans quelle mesure nous faisons de la place et écoutons réellement dans nos communautés les voix des jeunes, des femmes, des pauvres, de ceux qui sont déçus, de ceux qui ont été blessés dans la vie et qui sont en colère contre l'Église. Tant que leur présence restera une note sporadique dans la vie ecclésiale globale, l'Église ne sera pas synodale, elle sera une Église de quelques-uns. Rappelez-vous cela, appelez tout le monde: les justes, les pécheurs, les bien portants, les malades, tout le monde, tout le monde».
L'Esprit-Saint crée l'harmonie
François a souhaité faire une ultime recommandation à l’Église italienne, lui demandant d’être «une Église attentives aux inquiétudes de notre temps», en dépassant les peurs.C’est bien L’Esprit-Saint qui fait le synode et non nous-mêmes, a conclu le Pape. «N'ayons pas peur quand il y a des troubles provoqués par l'Esprit, ayons peur quand ils sont provoqués par notre égoïsme ou par l'Esprit du mal. Appuyons-nous sur l'Esprit Saint. Il est l'harmonie».
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