Le Pape prône le courage et la créativité pour parvenir au dialogue et à la paix

Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716) a vécu à une époque marquée par des défis exigeants pour l'Église et la société: celle des rationalistes et des libertins et en même temps, berceau du jansénisme, a d’emblée précisé François. Face à ces provocations, saint Louis-Marie s'est tout d'abord demandé quelle en était la racine commune, et l'a identifiée dans une confiance excessive des hommes dans la sagesse du monde au détriment de la primauté de la Sagesse de Dieu, a rappelé le Pape, expliquant ce qui l’a poussé à une intense activité de prédication, «avec créativité et sans crainte, rencontrant même des incompréhensions à l'intérieur et à l'extérieur de l'Église». «Il n'a jamais abandonné, continuant à prêcher et à promouvoir l'amour de la vraie Sagesse, à travers la dévotion à Marie, jusqu'à sa mort à l'âge de quarante-trois ans seulement, en Vendée, au cours d'une mission», a-t-il assuré louant son courage.

Louis-Marie Grignion de Montfort a fondé la Compagnie de Marie (les Pères montfortains) d'où seront issus les Frères de Saint-Gabriel et une congrégation féminine: les Filles de la sagesse. Ils représentent aujourd’hui plus de 700 religieux dans 33 pays.

Contempler et révéler la Sagesse 

Et François de citer quelques défis pastoraux: l'individualisme qui enferme chacun dans son petit monde, le relativisme et l'hédonisme qui font du plaisir ou du gain personnel l'aune de tout choix, l'égoïsme consumériste qui flétrit le cœur des riches et crée des inégalités injustes au détriment des pauvres.

Face à cela, saint Louis-Marie a laissé un programme de vie et d'action toujours actuel: «chercher, contempler, révéler la Sagesse au cœur du monde et dénoncer les fausses sagesses» (Règle de vie, Introduction). Le Saint-Père a ensuite souligné trois valeurs: l'accueil, l'internationalité et la tendresse.

«Notre monde a un grand besoin d'accueil»

L'hospitalité a été une dimension fondamentale de l’existence et de la mission de Marie. «En suivant son exemple, je vous exhorte à l'exercer vous aussi dans vos maisons et à l'égard des personnes que Dieu vous confie. Notre monde a un grand besoin d'accueil et, dans l'accueil, de créativité, pour nous rendre proches de tous, même dans des situations nouvelles, qui exigent des réponses urgentes», a exhorté François, développant ensuite le visage «multiculturel et intergénérationnel» de la congrégation.

Tendresse mariale et consécration au Cœur Immaculé 

Enfin, le Pape de développer la tendresse. Les vertus évoquées précédemment fleurissent en effet lorsque les personnes se sentent aimées et respectées, rappelle-t-il. «Montfort nous l'a enseigné en nous montrant les bras tendres de Marie, qui nous accueille tous comme ses enfants» (cf. Traité de la vraie dévotion à Marie, n. 48).

«Le père Olivier Maire (1960-2021), missionnaire montfortain, en a témoigné, rappelle François. Il est mort pour avoir accueilli dans la communauté un homme qui avait commis une erreur, une personne très problématique, à qui il voulait cependant donner un toit et une espérance pour l'avenir. Sa générosité et son courage lui ont coûté la vie, pour un geste fou et inexplicable, et tandis que j'embrasse ses parents et ses proches, ici présents, je vous invite tous à chérir son exemple: il a accueilli un frère en lui pardonnant son passé et en l'embrassant sans faire de calculs, voulant seulement lui donner de l'amour, avec une tendresse.» «Nous avons tant besoin d'apprendre à aimer ainsi, de grandir dans cet amour», a lancé le Souverain pontife, expliquant pourquoi il a souhaité ainsi en 2022 consacrer l'Église et le monde entier, «en particulier l'Ukraine et la Russie», au Cœur Immaculé de Marie. Le Pape a conclu demandant à la Compagnie de Marie de renouveler cet acte de confiance et cette supplication.