Audience générale: laissons-nous aider par le témoignage de sainte Thérèse
Ce mercredi 7 juin, la figure de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus était au cœur de la catéchèse du Pape François lors de l'audience générale tenue place Saint-Pierre. Une place où ont été exposées les reliques de la sainte, patronne universelle des missions, qui vont pérégriner jusqu'au 17 juin en Italie. Arrivant sur l'estrade du parvis, le Souverain pontife a d'emblée déposé une rose blanche et s'est recueilli en prière devant le reliquaire de la sainte. Née il y a 150 ans, celle qui mourut à 24 ans, faite Docteur de l'Église en 1997 par Jean-Paul II est un exemple toujours vivant de la mission aujourd'hui, a expliqué le Saint-Père, qui a rappelé qu'elle se définissait elle-même comme «un petit grain de sable».
«Si son corps était infirme, son cœur était vibrant, missionnaire», a encore souligné François, rappelant que dans son journal, Thérèse expliquait «qu'être missionnaire était son désir et qu'elle voulait l'être non seulement pour quelques années, mais pour le reste de sa vie, voire jusqu'à la fin du monde».
Le zèle de Thérèse
«Sans en avoir l'air, elle intercédait pour les missions, cachée comme un moteur qui donne au véhicule la force d'avancer», a poursuivi l’évêque de Rome, demandant aux fidèles réunis place Saint-Pierre d'où venait ce zèle. «Deux épisodes survenus avant l'entrée de Thérèse au monastère nous aident à le comprendre», a t-il expliqué.
«Le premier concerne le jour qui changea sa vie, Noël 1886, où Dieu opère un miracle dans son cœur. Thérèse aura bientôt 14 ans. En tant que benjamine, elle est choyée par tout le monde à la maison. Au retour de la messe de minuit, son père, très fatigué, n'a pas envie d'assister à l'ouverture des cadeaux de sa fille et dit: "Dieu merci, c'est la dernière année! Thérèse, de nature très sensible et prompte aux larmes, en fut blessée, monta dans sa chambre et pleura. Mais elle réprima rapidement ses larmes, redescendit et, pleine de joie, elle réjouit ainsi son père. Que s'est-il donc passé? Cette nuit-là, alors que Jésus s'était fait faible par amour, elle était devenue forte dans son âme».
Le deuxième épisode concerne le zèle que la sainte a orienté vers les pécheurs, «les éloignés», a poursuivi le Pape. Thérèse apprend l'existence d'un criminel condamné à mort pour des faits horribles, Enrico Pranzini: reconnu coupable du meurtre brutal de trois personnes, il est destiné à la guillotine, mais ne veut pas recevoir les consolations de la foi. Thérèse prie alors pour sa conversion, afin que le condamné «ait un petit signe de repentir et fasse place à la miséricorde de Dieu». Pranzini est exécuté, mais Thérèse découvre en lisant le journal le lendemain que sur l'échafaud, le criminel saisit un Crucifix et baisa trois fois les plaies de Jésus. «Alors son âme alla recevoir la sentence miséricordieuse de Celui qui a déclaré qu'au Ciel il y a plus de joie pour un seul pécheur qui fait pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pénitence!», commenta la sainte.
Vivre comme instrument de l'amour de Dieu
«Voilà la force de l'intercession mue par la charité, voilà le moteur de la mission», a relevé François. Selon lui, le missionnaire n'est pas seulement celui qui parcourt de longues distances, apprend de nouvelles langues, fait de bonnes œuvres et est doué pour l'annonce, mais est aussi «celui qui vit, là où il se trouve, comme instrument de l'amour de Dieu». Le zèle apostolique ne procède jamais par prosélytisme ou par contrainte, mais «par attraction», a encore souligné le Saint-Père: on ne devient pas chrétien parce qu'on y est forcé par quelqu'un, mais parce qu'on est touché par l'amour.
François a ainsi rappelé combien l'Église avait «besoin de cœurs comme celui de Thérèse, de cœurs qui attirent à l'amour et rapprochent de Dieu», demandant à la sainte «la grâce de dépasser notre égoïsme et la passion d'intercéder pour que Jésus soit connu et aimé».
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