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Angélus: n’arrachez pas la mauvaise herbe à la hâte

Le discernement est l’une des clés qui permettra de distinguer correctement la mauvaise herbe de l’épi de blé. S’inspirant de l’Évangile de Matthieu, le Pape met en garde contre le risque de «jeter le bébé avec l’eau du bain».

Jean-Charles Putzolu - Cité du Vatican

L’Évangile de Matthieu (Mt 13, 24-43) sert de point de départ à la réflexion du Pape dimanche avant la prière de l’Angélus. L’extrait est celui de la parabole du grain et de l’ivraie, lorsque l’agriculteur se rend compte de la présence de l’herbe envahissante dans son champ de blé. Au lieu de laisser ses serviteurs arracher l’ivraie, le maître choisit de laisser pousser ensemble le bon grain et l’ivraie, car, «en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le bon grain en même temps», relate l'évangéliste. «Notre monde, dit François, est «comme un grand champ, où Dieu sème le bon grain et le malin l'ivraie, et où le bien et le mal poussent ensemble».

Les bonnes et les mauvaises herbes poussent ensemble

Le Pape met ainsi en garde contre la tendance de débarrasser immédiatement le terrain des herbes envahissantes et néfastes pour le champ de blé. La «tentation» de faire «table rase», explique le Souverain pontife, nous empêchera de «créer un monde parfait» car «nous ne pouvons pas faire le bien en détruisant hâtivement ce qui est mauvais, parce que cela a des effets plus graves: nous finissons par jeter le bébé avec l'eau du bain».

Les bonnes et les mauvaises herbes poussent ensemble, et on peut le voir chaque jour «dans les informations, dans la société, mais aussi dans la famille et dans l'Église», a-t-il poursuivi. 

Le champ du cœur

Mais c’est dans un autre «champ» que François souhaite emmener les fidèles: celui du cœur, «le seul sur lequel nous pouvons intervenir directement». Comme dans tous les autres champs, «là aussi, il y a le bon grain et l'ivraie», et c’est à partir de notre cœur que les deux «se répandent dans le grand champ du monde». Le cœur est un champ de liberté, poursuit François; un champ «ouvert et donc vulnérable» qu’il faut «cultiver correctement». Pour atteindre la double capacité de prendre soin du blé d’un côté et de l’autre «identifier et éradiquer les mauvaises herbes», l’évêque de Rome propose l'examen de conscience «qui sert précisément à vérifier, à la lumière de Dieu, où se trouve la mauvaise herbe et où se trouve le bon grain».

Le champ du prochain

Après celui du monde et celui du cœur, le troisième champ que pointe le Pape est celui de notre prochain, «des personnes que nous fréquentons tous les jours et que nous jugeons souvent». Alors qu’il est bien souvent plus facile de reconnaitre l’ivraie dans le prochain, il est en revanche beaucoup plus difficile «de voir le bon grain qui pousse». Pour sortir de cette vision primaire, «il est important de chercher avant tout l'œuvre de Dieu», dit le Saint-Père invitant l’assemblée à toujours identifier «dans les autres, dans le monde et en nous-mêmes la beauté de ce que le Seigneur a semé, le blé baigné de soleil avec ses épis dorés». Cet apprentissage de la lecture des autres, en partant de son propre cœur, c’est apprendre à poser un «regard croyant» sur notre prochain, «car Dieu, l'agriculteur du grand champ du monde, aime voir le bien et le faire grandir».

Il est donc nécessaire d’orienter avant tout notre regard vers notre cœur et nous demander si nous savons «dépasser la tentation de faire table rase des autres» avec nos jugements, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes en jetant nos propres mauvaises herbes «dans le feu de la miséricorde de Dieu», et si nous avons «la sagesse de voir ce qui est bon» sans nous «décourager devant les limites et les lenteurs des autres».

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23 juillet 2023, 12:08

L'Angélus est une prière en mémoire du Mystère de l’Incarnation du Christ, récitée trois fois par jour : à six heures le matin, à midi et le soir vers dix-huit heures, au moment où sonne la cloche de l’Angélus. Son nom Angelus dérive du premier verset de la prière en latin : Angelus Domini nuntiavit Mariae. Elle consiste en une lecture brève de trois textes simples sur l’Incarnation du Christ, et la récitation de trois «Je vous salue Marie». Cette prière est récitée par le Pape tous les dimanches et les jours de fête à midi place Saint Pierre. Avant de réciter la prière, le Pape prononce un bref discours se référant aux Lectures du jour. Après la prière, il salue les pèlerins.

Entre Pâques et Pentecôte, l’Angélus cède sa place au Regina Coeli, une prière qui fait mémoire de la résurrection de Jésus Christ, et à la fine de laquelle le Gloria est récité trois fois.