Audience générale: «Les sanctuaires mariaux, des oasis de consolation»
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèses sur la passion de l'annonce de l'Évangile et le zèle apostolique ce mercredi 23 août lors de l'audience générale tenue dans la salle Paul VI. L’évêque de Rome est revenu en particulier sur la figure de saint Juan Diego, le messager de la Vierge de Guadalupe, patronne des Amériques. «Au lieu du chemin de l'inculturation, on a trop souvent emprunté le raccourci de la transplantation et de l'imposition de modèles préconstitués, sans respect pour les peuples autochtones» a t-il expliqué, «la Vierge de Guadalupe, en revanche, apparaît vêtue des habits des autochtones, parle leur langue, accueille et aime la culture locale: elle est Mère et sous son manteau chaque enfant trouve sa place».
L'annonce dans la langue maternelle
La Vierge Marie, a poursuivi le Pape, annonce en effet Dieu «dans la langue la plus appropriée, la langue maternelle». Elle choisi toujours des personnes simples, que ce soit au Mexique, à Lourdes ou à Fatima, lieux des grands sanctuaires mariaux. Juan Diego, "Juanito" était un humble, un Indien du peuple, «sur lui, s’est posé le regard de Dieu, qui aime faire des miracles à travers les petits». En 1531, alors que Juan Diego a déjà 55 ans, la Vierge lui apparaît sur une colline et lui demande de construire un temple. Juan Diego se rend chez l’évêque mais il n'est pas cru, plusieurs fois. La Vierge le console et l'invite à la persévérance.
«Voilà la difficulté, l'épreuve de l'annonce, a expliqué François: malgré le zèle, l'inattendu arrive, parfois de l'Église elle-même. Pour annoncer, en effet, il ne suffit pas de témoigner du bien, il faut pouvoir supporter le mal. Aujourd'hui encore, dans de nombreux endroits, l'inculturation de l'Évangile et l'évangélisation des cultures exigent persévérance et patience. Il ne faut pas craindre les conflits, ni perdre confiance».
La Vierge nous fait avancer et grandir
Juan Diego va demander à la Vierge de se passer de lui, a poursuivi le Pape, expliquant «qu'il y a toujours le risque d'une certaine capitulation dans l'annonce: une chose ne va pas et on fait marche arrière, en se décourageant et en se réfugiant peut-être dans ses propres certitudes, dans les petits groupes et dans quelques dévotions intimistes». Au contraire, la Vierge, tout en consolant, «nous fait avancer et donc nous fait grandir, comme une bonne mère qui, tout en suivant les pas de son fils, le lance dans les défis du monde».
Juan Diego retournera vers l’évêque qui lui demandera un signe. La Vierge lui demande d'aller cueillir des fleurs, que malgré l'hiver le saint recueillera dans son manteau. Le visage de la Madonne apparaîtra et ainsi que l’on arrivera à la construction du sanctuaire demandé par la Vierge. «Quand il y a volonté et obéissance, il peut accomplir quelque chose d'inattendu, en des temps et des manières que nous ne pouvons pas prévoir», a rappelé le Souverain pontife, soulignant que ces sanctuaires mariaux sont des lieux de pèlerinage et des lieux d'annonce.
«Là, la foi est accueillie de manière simple et authentique, populaire, et la Vierge, comme elle l'a dit à Juan Diego, écoute nos pleurs et guérit nos douleurs, a t-il conclu, «Nous avons besoin de nous rendre dans ces oasis de consolation et de miséricorde, où la foi s'exprime dans un langage maternel, où nous déposons les épreuves de la vie dans les bras de la Vierge et où nous retournons à la vie avec la paix dans le cœur».
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