À Oulan-Bator, le Pape François est attendu avec curiosité
Olivier Bonnel - Envoyé spécial à Oulan-Bator, Mongolie
«Mais qui est le Pape?» C’est une question régulièrement revenue dans la bouche de certains prêtres missionnaires en Mongolie, se faisant l’écho de leurs ouailles. Elle traduit la singularité de ce 43e voyage apostolique. Pour la petite communauté catholique mongole, la venue du Pape François est avant tout celle d’un quasi-inconnu, qui leur fait l’honneur de venir visiter l’une des plus modestes Églises de la planète.
Si cette première visite d’un évêque de Rome sur les traces de Gengis Khan reste un événement, cela se traduit dans les rues d’Oulan-Bator avec une certaine modestie. À l’aéroport de la capitale, un stand affiche le visage du Souverain pontife et propose de télécharger le programme via un QR code. Mais les rues de la ville restent pour le moins discrètes. On est loin des allées qui pavoisent et qui seraient bondées de pèlerins saluant le Saint-Père, comme dans les grandes nations catholiques qu’il a récemment visitées.
Les paroisses mobilisées
C’est aux abords des paroisses de la capitale que l’on s’affaire. La plupart des missionnaires vivant sur place ont été réquisitionnés pour superviser les derniers détails, que ce soit à la cathédrale des Saints-Pierre et Paul, première église érigée dans le pays, où le Pape rencontrera samedi après-midi la communauté catholique locale, ou bien dans la Steppa Arena, écrin flambant neuf où se loge la patinoire nationale, lieu choisi pour la célébration de la messe dimanche.
À la paroisse Saint-Thomas d’Aquin, tenue par les frères scheutistes et située dans le centre-ville, une atmosphère joyeuse règne dans les couloirs. Sur un présentoir, à l’entrée de la chapelle, des tee-shirts aux couleurs de la Mongolie et du Vatican, ainsi que des sacs arborant la devise de ce voyage «Espérer ensemble» ont été mis en vente, tout comme une urne pour les dons. Les sommes récoltées pourront couvrir les frais de déplacement des catholiques vivant hors de la capitale.
«Nous sommes tous très excités, c’est la première fois que l’on accueille un aussi grand personnage comme le Pape, sourit le père Jay Mark Gutierrez, d’origine philippine, membre de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie, les émotions sont mélangées, des catholiques mongols demandent plusieurs fois par jour à quelle heure il faut partir pour la cathédrale, ils sont joyeux comme des enfants, mais ils ne savent pas pourquoi». La joie est timide mais prégnante, dans ces visages prêts à accueillir un Pape, venu donner de la visibilité à ce petit troupeau au sein de la Mongolie.
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