Audience générale: «le chrétien est appelé à se salir les mains»
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
C'est au Venezuela que le Pape François a invité les fidèles réunis place Saint-Pierre pour poursuivre son cycle de catéchèses sur la "passion pour l'évangélisation, le zèle apostolique du croyant". L’évêque de Rome a en effet choisi de revenir sur la vie d'un laïc, le bienheureux José Gregorio Hernández Cisneros. Né en 1864, il était surnommé "le médecin des pauvres", ayant consacré sa vie aux plus nécessiteux et préférant la richesse de l'Évangile à celle de l'argent.
«La charité était l'étoile polaire qui orienta son existence» a expliqué François. Les gens lui avaient donné plusieurs surnoms: "saint du peuple", "apôtre de la charité", "missionnaire de l'espérance". José Gregorio était animé d'un feu intérieur, d'un désir de vivre au service de Dieu et du prochain. Il essaya à plusieurs reprises de devenir religieux et prêtre, mais divers problèmes de santé l'en ont empêché.
«Le sacerdoce de la douleur humaine»
José Gregorio accepta ainsi la médecine comme un sacerdoce, «le sacerdoce de la douleur humaine» a précisé le Pape. Il comprit ainsi qu'en soignant les malades, il mettait en pratique la volonté de Dieu, en aidant les souffrants, en donnant de l'espérance aux pauvres, en témoignant de la foi non pas avec des paroles mais par l'exemple. Mais «d'où José Gregorio tenait-il tout cet enthousiasme, tout ce zèle ?» a demandé François. D'une certitude et d'une force. La certitude était la grâce de Dieu, la force, l'intimité avec Dieu. Homme de prière, le médecin assistait à la messe chaque jour et récitait le chapelet.
«Au contact de Jésus, qui s'offre sur l'autel pour tous, José Gregorio s'est senti appelé à offrir sa vie pour la paix, a poursuivi le Pape, en effet, il ne pouvait garder pour lui cette paix qu'il avait dans son cœur en recevant l'Eucharistie». Le 29 juin 1919 José Gregorio descend dans la rue pour apporter des médicaments à un malade, mais en traversant la route, il est percuté par un véhicule; transporté à l'hôpital, il meurt en prononçant le nom de la Vierge. «Son voyage terrestre se termine ainsi, sur une route en accomplissant une œuvre de miséricorde, et dans un hôpital, où il avait fait de son travail un chef-d'œuvre de bien» a commenté François.
L'engagement dans la prière et dnas l'action
«Moi, devant Jésus présent dans les pauvres près de moi, devant ceux qui, dans le monde, souffrent le plus, comment est-ce que je réagis ? Est-ce que je fais quelque chose ou est-ce que je reste spectateur?» a demandé le Pape. Le bienheureux José Gregorio nous stimule également à nous engager face aux grandes questions sociales, économiques et politiques d'aujourd'hui a t-il précisé. Beaucoup en parlent, beaucoup critiquent et disent que tout va mal. Mais «le chrétien n'est pas appelé à cela, mais à s'en occuper, à se salir les mains».
François a donc invité les fidèles «à s'engager non pas dans le bavardage, mais à promouvoir le bien, à construire la paix et la justice dans la vérité». «Cela aussi est le zèle apostolique, l'annonce de l'Évangile, la béatitude chrétienne : "Heureux les artisans de paix" (Mt 5,9)».
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