François à des accidentés du travail, «la sécurité est comme l’air que l’on respire»
À l’occasion du 80ème anniversaire de l’ANMIL, François a d'abord remercié ses membres pour leur travail dans la protection et la représentation des victimes d'accidents du travail. En 2022 en Italie, 1090 personnes sont mortes sur leur lieu de travail, soit 3 par jour. «Merci de maintenir l'attention sur la question de la sécurité sur le lieu de travail, où trop de morts et de malheurs se produisent encore. Merci pour les initiatives que vous promouvez pour améliorer la législation civile sur les accidents du travail et la réinsertion professionnelle des personnes handicapées», a déclaré le Pape.
La sécurité au travail
Ce fut l’occasion pour le Saint-Père de souligner que des défis sont encore à relever: les «tâches d'éducation et de formation qui attendent sont encore cruciales», tant à l'égard des employés que des employeurs et au sein de la société. «La sécurité au travail est comme l'air que l'on respire: on ne se rend compte de son importance que lorsqu'elle fait tragiquement défaut, et il est toujours trop tard», a affirmé François.
L'indifférence
S’appuyant sur la parabole du bon Samaritain (cf. Lc 10, 30-37), le Souverain pontife a expliqué que face à des personnes blessées et qui risquent d'être abandonnées sur le chemin de la vie, «nous pouvons faire comme ces deux personnages religieux, le prêtre et le lévite, qui, pour ne pas se souiller, ne s'arrêtent pas et vont tout droit, dans l'indifférence». Et cela se passe ainsi parfois dans le monde du travail: «nous continuons comme si de rien n'était», a relevé le Saint-Père qui estime que l’on ne peut pas s’habituer aux accidents du travail, ni se résigner à l'indifférence à leur égard.
Ne pas gaspiller la vie humaine
Poursuivant, l’évêque de Rome n’a pas manqué de signifier que «l’on ne peut pas, au nom d'un plus grand profit, exiger trop d'heures de travail, diminuer la concentration, ou considérer les demandes d'assurance ou de sécurité comme des dépenses inutiles et un manque à gagner». La sécurité au travail fait partie intégrante des soins personnels, a-t-il soutenu. En effet, «pour un employeur, c'est le premier devoir et la première forme de bien».
Le travail, c'est aussi prendre soin des autres
Le Pape a aussi déploré que des entrepreneurs ou des législateurs, au lieu d'investir dans la sécurité, préfèrent se donner bonne conscience en faisant de la charité. «C'est mauvais!», a-t-il lancé. «Ils font passer leur image publique avant tout, se faisant les bienfaiteurs de la culture ou du sport, dans les bonnes œuvres, rendant accessibles les œuvres d’art ou des édifices de culte», mais sans prêter attention au fait que, comme l'enseigne un docteur de l'Église, «la gloire de Dieu, c'est l'homme vivant». (Saint Ireneo de Lyon, Contre les hérésies). Le premier travail, a fait savoir François, c’est «prendre soin d'eux, des frères et des sœurs».
Le Pape soutient devant les membres de l’Association italienne, que la responsabilité à l'égard des travailleurs est primordiale: «La vie ne peut être vendue sous aucun prétexte, d'autant plus si elle est pauvre, précaire et fragile. Nous sommes des êtres humains et non des machines, des personnes uniques et non des pièces détachées. Et bien souvent, certains travailleurs sont traités comme des pièces détachées», a-t-il déploré.
Terminant son discours, le Souverain pontife a exhorté les membres de l’Association italienne à aller de l'avant, à faire progresser la culturellement, à comprendre que «l'être humain passe avant l'intérêt économique», que «chaque personne est un don pour la communauté et que la mutilation ou l'invalidité d'une seule personne porte atteinte à l'ensemble du tissu social». François a confié dans ses prières les membres de l’Association, à la protection de saint Joseph, patron de tous les travailleurs.
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