Pape: «Sans la prière, on ne tient pas debout et on ne sait pas où aller»
Marie Duhamel - Cité du Vatican
Lors de leur chapitre général respectif, les frères rogationnistes du Cœur de Jésus et les sœurs Fille du divin zèle ont abordé diverses thématiques comme la consécration, la communion fraternelle ou la mission, «des aspects fondamentaux de la vie religieuse» dont l’approfondissement requiert «des capacités d’écoute et de discernement en prière et dans le partage», note le Pape ce matin lors d’une audience ce matin au Vatican. Prémisses ultérieures de son introduction: François sait «le courage nécessaire» à ces religieux et religieuses pour être attentifs aux besoins du monde tout en restant fidèles «à l’inspiration originale» du saint fondateur de leurs congrégations, Hannibal Marie Di Francia. Mais ce dont le Pape veut parler ce matin, c’est du Rogate, leur 4ème vœux, la prière pour les vocations.
L’importance d’une dialogue prolongé avec Dieu
«Sans la prière, on ne tient pas debout et on ne sait pas où aller». Le Pape souligne combien la vie d’Hannibal Marie Di Francia fut d’ailleurs traversée par la prière: il estimait qu’aucune vraie bonne action ne pouvait se produire sans le feu intérieur de la vie spirituelle, et sa vocation même lui apparut clairement alors qu’il était en adoration. Et ce qui vaut pour le fondateur vaut pour tous: «En effet, explique le Pape, lorsqu'on se place, docile et humble, devant Dieu, on reçoit souvent une compréhension spécifique du sens de sa vie: c'est dans la prière fidèle et persévérante, en particulier dans l'adoration, que tout s'harmonise, que l'on saisit mieux ses objectifs, trouvant dans le Seigneur la force et la lumière pour les mettre en œuvre selon ses plans.»
Le Pape recommande ainsi d’entretenir un dialogue prolongé avec le Seigneur, chaque jour, et de l’invoquer avant chaque moment important, qu’il s’agisse d’une rencontre ou d’une prise de décision.
Les vocations
De manière particulière les rogationnistes prient pour les vocations. Le cœur de saint Hannibal Marie di Francia s’était rempli de zèle en entendant deux versets de l’Évangile selon saint Matthieu: «La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.» (Mt 9, 37-38). Et lui qui manifesta «une compassion poignante pour l'humanité pauvre de corps et d'esprit», comprit la préséance de la prière. «Certainement pas pour persuader Dieu d'envoyer des pasteurs, comme s'Il ne se souciait pas de son peuple mais, poursuit le Pape, pour se laisser de plus en plus envahir par la viscéralité de son amour paternel et maternel: apprendre, en priant, à être sensible aux besoins de ses enfants !» C'est ainsi que de la prière, «âme de toute l'activité apostolique et caritative», de saint Hannibal Di Francia sont nées les Filles du Divin Zèle, puis les Rogationistes du Cœur de Jésus. «Vous êtes nées des mains jointes d'un saint qui vous a consacrées au Christ par sa prière», résume François.
Besoin de témoins crédibles
Reprenant l’expression de saint Paul VI qui les avaient surnommés les «spécialistes de Dieu», le Pape François les invite à poursuivre leur prières pour les vocations en étant non pas des spécialistes «formés aux études de techniques, de statistiques et de théorie, aussi utiles soient-elles», mais des spécialistes de «cette sagesse qui mûrit en faisant d'abord les "callosités à genoux" et ensuite "sur les mains"». Le Pape les exhorte à être des spécialistes de l'art de la prière et de la charité: «les mains jointes devant Dieu et les mains tendues vers vos frères et sœurs». D’autant qu’aujourd’hui encore le Seigneur les appelle. Tant de jeunes ont besoin de témoins et de guides crédibles, estime François.
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