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Echange entre le Pape et l'ancien président Bill Clinton ce lundi 18 septembre 2023. Echange entre le Pape et l'ancien président Bill Clinton ce lundi 18 septembre 2023. 

Le Pape souhaite que «cessent les projets de conquête et d'agression»

Depuis le Vatican, le Pape est intervenu ce lundi à un évènement de la Clinton Global Initiative. Pour faire face aux défis mondiaux les plus urgents de l'époque, François plaide pour une culture de la rencontre et le retour de la diplomatie. Une responsabilité commune est attendue. «Ce n'est qu'ensemble que nous sortirons grandis». La précieuse mission de l'hôpital pédiatrique Bambino Gesù a été évoquée.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

Une nouvelle fois, le Pape dit «non» à la guerre et appelle à s'engager dans la lutte contre le changement climatique avant qu'il ne soit trop tard. François est intervenu ce lundi 18 septembre, dans le cadre d'un événement de deux jours à New York organisé par la Clinton Global Initiative afin d’identifier et de partager les moyens de mettre en œuvre une véritable conversion des modes de vie pour avancer ensemble à petits pas.

Comment aller de l'avant, malgré les difficultés, pour construire un avenir plus fort pour tous? Gravitant autour de cette question, plusieurs panels ont été organisés pour discuter de questions cruciales qui interpellent l'opinion publique et les dirigeants politiques du monde entier. L'événement central de la matinée (aux États-Unis) s'est ouvert sur une conversation spéciale entre le président Clinton et le Pape François, retransmise à distance.

Œuvrer ensemble pour le bien commun

Dans une intervention prononcée en espagnol et diffusée en direct en visioconférence, le Pape constate un «changement d’époque» qui appelle selon lui une réponse commune. «Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons en sortir grandis (…) que nous pourrons guérir le monde de l'anonymat qu'est la mondialisation de l'indifférence». Pour parvenir à cet élan collectif, François suggère de «diffuser une culture de la rencontre, une culture du dialogue, une culture de l'écoute et de la compréhension», mais aussi de «partager l'opinion sur la manière de contribuer au bien commun», enfin de ne pas laisser de côté les personnes les plus vulnérables. Trois attitudes «nécessaires» estime François.

Cette ‘méthode’ proposée par le Souverain pontife vaut pour affronter les nombreux défis d’aujourd’hui. Dans son intervention précédant celle du Pape, l’ancien président américain, le démocrate Bill Clinton, a évoqué le changement climatique, les crises humanitaires qui touchent les migrants et les réfugiés, la protection des enfants. Le Pape tient à en ajouter un dernier: «le vent de la guerre qui souffle sur le monde».

«Non à la guerre»

«Il est temps que les armes cessent. Il est temps de revenir au dialogue, à la diplomatie. Il est temps que cessent les projets de conquête et d'agression militaire. C'est pourquoi je répète: “non à la guerre”», clame François. Il faut là, assumer une grande responsabilité commune, estime-t-il. Le Pape qui exhorte les «enfants de Dieu», les hommes et femmes de bonne volonté, à ne pas baisser les bras face à l’adversité.

«Les difficultés font partie de la vie», elles révèlent le pire ou le meilleur, «c’est là que réside le défi». François plaide en faveur d’un combat qui vise à remplacer «l'égoïsme, le narcissisme, la division, par la générosité, l'humilité, le dialogue», « mieux vaut l'unité que le conflit».

Climat et migration

Concernant le climat, le Pape explique son choix d'écrire un nouveau document, dix ans après l'encyclique Laudato Si’. Parce qu’il «est temps», là aussi, de «travailler ensemble» pour éviter la catastrophe. «S’il vous plaît, arrêtons pendant qu'il est encore temps» a lancé François.

Concernant les urgences migratoires, le Pape rappelle l’importance de se souvenir des yeux des enfants dans les camps de réfugiés. Ce sont des hommes et non des chiffres.

Le Bambino Gesù, un signe de qualité et de gratuité

Enfin, concernant la protection des enfants, le Pape s’attarde sur ce qui explique les raisons de sa présence à cet événement de la fondation Clinton, l’hôpital pédiatrique du Bambino Gesù, situé à deux pas du Vatican. «Il est connu dans le monde entier comme l'hôpital du Pape, mais ce n'est pas pour cela qu'il est "unique"». Conscient des limites imposées par la structure – «notre petit hôpital ne peut pas résoudre les problèmes des enfants malades du monde entier»- François souligne le témoignage offert par l’établissement. Il montre «qu'il est possible (au milieu de tant d'efforts) de combiner une recherche scientifique de grande qualité afin de guérir les enfants, et l'accueil gratuit de ceux qui sont dans le besoin». Un signe qui unit science et hospitalité. Des enfants venus du monde entier sont accueillis au Bambino Gesù. Plus de deux mille enfants ukrainiens y ont été soignés.

«Dans le domaine de la santé, aujourd'hui plus que jamais, la première et la plus concrète forme de charité est la science, la capacité de guérir, qui doit cependant être accessible à tous». Le Bambino Gesù est un signe concret de la charité et de la miséricorde de l'Église. «Il y a des maladies inguérissables, mais il n'y a pas d'enfants incurables», précise le Pape qui insiste: «il y a des maladies inguérissables, mais il n'y a pas d'enfants incurables». C'est la marque de fabrique de cet hôpital pédiatrique qui tient tant au cœur du Pape.

Clinton Global Inititiative

La Clinton Global Inititiative, lancée par l'ancien président Clinton en 2005, est un projet qui a permis de créer une communauté de personnes qui ont élaboré une série d'«engagements à agir». Elles sont plus de 3 900 à ce jour, émanant de plus de 9 000 organisations. 

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18 septembre 2023, 17:37